Arrêté à la somme de 272 milliards 474 millions 429 mille 117 F Cfa en autorisation d’engagement et à 242 milliards 474 millions 429 mille 117 F Cfa en crédits de paiement, le budget 2023 du ministère de la Santé et de l’action sociale a été voté hier à l’Assemblée nationale. Le dossier de Le Dantec, l’accueil dans les structures de santé, le recrutement de médecins spécialistes étaient, entre autres questions, au cœur des débats qui ont tiré longueur.
Adopté hier par l’Assemblée nationale, le budget 2023 du ministère de la Santé et de l’action sociale est arrêté à la somme de 272 milliards 474 millions 429 mille 117 F Cfa en autorisation d’engagement et à 242 milliards 474 millions 429 mille 117 F Cfa en crédits de paiement. Pour 2023, la ministre de la Santé compte se focaliser sur la relance de l’industrie pharmaceutique locale, le renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles. Autres priorités, d’après Marie Khémesse Ngom Ndiaye, ce sont le renforcement de l’accessibilité géographique à des services de santé de qualité, le renforcement de l’accès aux technologies d’assistance aux personnes handicapées. Face à elle, les députés ont évoqué plusieurs questions dont la fermeture pour reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Le «défaut» d’accueil dans les structures sanitaires est aussi plusieurs fois revenu dans les interventions, comme à chaque passage du détenteur du portefeuille de la santé en plénière. La députée Aïcha Touré a demandé des sanctions «sévères avec consistance», à l’encontre des agents qui «humilient les patients de par leurs mauvais comportements». En outre, la ministre de la Santé, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a été interpellée sur la loi d’orientation sociale relative aux personnes en situation de handicap. Mais aussi, la problématique de la santé mentale a été abordée avec un plaidoyer pour la construction de centres d’accueil des malades mentaux.
Concernant la situation dans les zones les plus reculées du pays, les représentants du Peuple ont décrié de nombreux problèmes. Ils ont pour noms : le manque de bloc opératoire, de scanner, le déficit de spécialistes dans certaines régions. Les députés ont également insisté sur la nécessité de fournir les postes et centres de santé en ambulances. «Une commune, une ambulance», prône un député. Le parlementaire, Thierno Alassane Sall, pour sa part, s’est appesanti sur ce qu’il a appelé «les causes systémiques» liées aux problèmes dans les hôpitaux, en citant l’exemple de l’incendie de Linguère, mais aussi de Tivaouane qui avaient fait plusieurs morts. Il a ainsi proposé la mise en place d’une Commission indépendante pour éclairer les Sénégalais sur la gestion des structures sanitaires.
Globalement, les parlementaires ont sollicité le relèvement du plateau technique, ainsi que le renforcement des agents, notamment des cardiologues, néphrologues, pédiatres, ophtalmologues, entre autres, sur l’ensemble du territoire national. Ces derniers ont aussi demandé la facilitation des procédures pour une meilleure prise en charge des malades du cancer, des insuffisants rénaux et des personnes atteintes de maladies tropicales négligées. Selon les députés, la prise en charge sanitaire des citoyens partout où ils se trouvent passe par l’élargissement de la carte sanitaire. Ainsi il a été demandé la construction d’hôpitaux de référence à Bignona, Kidira et Koungheul, de centre de santé à Pire, etc.
Pour la gestion en cours, au 30 septembre 2022, le ministère est à un taux d’exécution global du budget de 64,32%, d’après Marie Khémesse Ngom Ndiaye. Elle affirme que ce taux va sensiblement augmenter à la fin de l’exercice, avec une projection de l’ordre de 95%. Ce qui a permis, dit-elle, l’amélioration des indicateurs de la santé de la mère et de l’enfant, l’augmentation du nombre de centres de dialyse, l’ouverture et le fonctionnement des hôpitaux d’Agnam, de Kaffrine, de Kédougou, de Sédhiou et de Touba. Mais aussi le renforcement des équipements dans les hôpitaux, les centres et postes de santé ainsi que l’augmentation du nombre de spécialistes formés et recrutés, déclare la ministre. Relativement au recrutement du personnel de santé, la tutelle informe que ces dernières années, il est de l’ordre de 20 mille 126 agents, soit un impact budgétaire d’environ 12 milliards de francs Cfa. S’agissant de la dette de la Couverture maladie universelle (Cmu), Marie Khémesse Ngom Ndiaye a informé les députés qu’elle est d’environ 29,5 milliards de francs Cfa à la date de septembre 2022.