L’Association nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal (ANFEFS) a tenu des journées scientifiques sur le thème : « Des soins respectueux, gage d’une qualité des soins ». Le directeur de l’Ecole nationale de développement social et sanitaire (ENDSS), Daouda Faye, invite à revoir à la hausse le niveau de formation des infirmiers et des sages-femmes pour une bonne prise en charge des populations.
Les journées scientifiques de l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal (ANFEFS) ont servi de tribune pour inviter à la hausse de la formation professionnelle. Selon le directeur de l’Ecole nationale du développement sanitaire et social (ENDSS), le Professeur Daouda Faye, le niveau de formation de l’infirmier et de la sage-femme doit être revu à la hausse par rapport aux compétences qu’on doit leur léguer. « Ils prennent en charge au moins plus de 60%, voire 70% de la population africaine.
Sur le plan de l’éthique ou de l’équité, ce pourcentage de la population ne doit pas être pris en charge par une sage-femme ou un infirmier avec le niveau de formation qu’il a toujours eu depuis les indépendances », dit-il, avant d’inviter les autres médecins spécialistes à « lâcher du lest » pour permettre aux sages-femmes et autres infirmiers d’acquérir des connaissances « afin de bien prendre en charge les personnes qui sont mises à leur disposition ». « L’acquisition de ces connaissances doit se faire dans un environnement où la compétence existe sur le plan pédagogique et organisationnel. C’est pour cette raison que nous pensons que l’ENDSS et toutes les autres écoles de formation en santé de niveau Bac +3 doivent être rattachées au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation », a-t-il soutenu.
A l’en croire, l’objectif est de permettre à l’infirmier actuel de ne plus être seulement un infirmier à « qui on propose un organigramme qu’il répète comme un robot », mais qui « doit avoir la possibilité de faire des propositions ». Pour le Pr Faye, ce changement de paradigme va permettre à l’infirmier et à la sage-femme d’être de véritables cadres de la santé, parce qu’ayant bénéficié d’une licence ou d’une maîtrise. Le directeur de l’ENDSS a déclaré qu’il faut un diplôme de master en sciences infirmières et obstétricales pour qu’ils puissent résoudre certains problèmes. Pour sa part, la présidente de l’Association des sages-femmes d’Etat du Sénégal (ANFEFS), Bigue Bâ Mbodj, a indiqué que ses collègues sont partout, sur le territoire national, dans les zones les plus reculées pour offrir des soins aux populations. « Nous ne pouvons réussir notre mission que si nous sommes reconnues, formées et réglementées conformément aux normes mondiales, en travaillant dans des services qui nous soutiennent, et surtout, avoir accès à un environnement équitable et respectueux », dit-elle, avant d’ajouter : « Il faut des ressources nécessaires pour faire le travail équitable, afin d’exercer l’ensemble de leurs tâches.
Un cadre de travail inopérant pour un soin de qualité ». Elle reste convaincue que la sage-femme a le droit de travailler dans un environnement favorable, prodiguer des soins de qualité aux femmes, aux nouveau-nés et à leur famille. Certes, la loi relative à la sage-femme et aux maïeuticiens a été votée en 2017, mais elle n’est pas encore effective par défaut de textes réglementaires. « Nous voulons aussi l’effectivité de notre ordre. Le droit d’avoir une sage-femme tout au long de la grossesse est un droit humain. Il faut donc le droit à la formation et au respect pour exercer de manière professionnelle », martèle-t-elle.