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UNE VIE, UN VÉCU : Elhadji Malick Sy « Souris », l’homme qui a sorti le foot sénégalais de l’anonymat
Publié le lundi 14 novembre 2022  |  senenews.com
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© Autre presse par DR
UNE VIE, UN VÉCU : Elhadji Malick Sy « Souris », l’homme qui a sorti le foot sénégalais de l’anonymat
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Il est des hommes dont le passage sur terre n’est que bénédiction pour toute une communauté. Elhadji Malick Sy « Souris » en est un pour avoir aidé à écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du football sénégalais. Ses qualités humaines adossées à une bonne compréhension de ce qu’est le management ont fait de lui une identité remarquable, non seulement en tant que grand commis de l’Etat, mais aussi et surtout en tant que président de la fédération du football. A quelques jours du début du mondial 2022, le Sénégal tout entier, athlètes et fédéraux plus particulièrement, ont de qui s’inspirer pour rééditer le coup de la Coupe du monde d’il y a 20 ans, laquelle reste à ce jour la plus haute performance de notre pays à ladite compétition.

Si la jeune génération ne retient de lui que son statut de président de la Fédération sénégalaise de football, Elhadji Malick Sy « Souris » n’en demeure pas moins un grand praticien dudit sport. Avant d’arriver à ce niveau dans le management, l’homme a eu un vécu de joueur au sein de l’équipe nationale dont il a été l’un des joueurs clés dans les années 1960. Du talent, « Souris » en avait à revendre à tel point qu’il devint le premier capitaine du Sénégal lors du tournoi des jeux de l’Amitié en 1963 qu’il remporta avec ses coéquipiers.

Avant l’équipe nationale du Sénégal, « Souris » a fait les beaux jours du club de la Médina dont il est le fils. Son passage dans l’équipe de la Jeanne d’Arc a été couronné de succès; ce qui justifie sa convocation en sélection. Né en 1938, homonyme de Cheikh Elhadji Malick Sy de Tivaouane, l’homme ne s’est pas illustré que dans le sport même si son vécu de footballeur et notamment de dirigeant de foot fait l’ombre à ses autres casquettes non moins importantes.

Inspecteur principal des impôts et domaines de classe exceptionnelle, Elhadji Malck Sy « Souris » est réputé être un grand commis de l’Etat. Formé à la bonne école, il ne transige pas sur le professionnalisme et l’éthique, conditions nécessaires pour la réussite de toute entreprise. Voilà ce qui explique sa nomination au poste de ministre du Tourisme entre 1988 et 1990. Chez lui, le mariage « Sports-Etudes » est frappé d’un franc succès et en tant qu’une paire indissociable, il aura permis au grand fonctionnaire qu’il fut d’occuper des postes intéressants dont le service des Postes et des Télécommunications, PCA du port autonome de Dakar, entre autres.

On résume souvent à tort le parcours fédéral d’Elhadji Malick Sy « Souris » à son magistère coïncidant avec la génération d’Elhadji Ousseynou Diouf. Or, 2002 n’est que le dernier mandat fédéral de l’homme même si c’est cette période que le Sénégal s’est présenté au monde en tant que nation de football. Le vécu de l’ancien dirigeant de la Jeanne d’Arc à la tête de la Fédé foot est celui d’un vrai gladiateur. Plusieurs fois président de la FSF, ce natif de la Médina a été présent lors des plus grands succès de l’équipe nationale du Sénégal. Il doit sa présence dans la mémoire de la postérité à son abnégation, son engagement et sa persévérance.

Déjà, il s’est distingué en 1986 avec la CAN organisée en Egypte et qui marquait le retour de notre pays au haut niveau. Elhadji Malcik Sy « Souris » fut le grand artisan dans le pilotage de cette campagne qui marque encore les esprits. Plus tard, il aura le grand privilège- il est le seul président de la fédération à avoir cela- d’accueillir la même compétition au Sénégal en 1992 en tant que patron de l’instance faitière du football.

Le plus grand succès de l’homme reste son dernier mandat où il a pu hisser le Sénégal à un niveau difficile à égaler. Après la finale de la CAN 2002 au Mali, perdue aux tirs au but, « Souris » et ses collaborateurs ont placé le pays à une position privilégiée sur la carte du monde du football. Grâce à son management et aux qualités de ses collaborateurs, la génération d’Elhadji Ousseynou Diouf a manqué de peu de terminer dans le carré d’as en s’arrêtant en quart de finale. Réalisation tout de même inédite pour un pays qui marquait sa toute première participation à une phase finale de Coupe du monde.

Décédé le vendredi 25 février 2022, Elhadji Malick Sy « Souris » demeure une référence pour la jeunesse qui se cherche de modèle. Son abnégation et sa maitrise de son art l’ont propulsé à plusieurs reprise au poste très convoité de président de la FSF. Sa vie qui s’est éteinte quelques jours après le premier sacre continental de notre pays n’aura pas été un séjour terrestre inutile. De même, son vécu consiste en un puits d’inspiration et de motivation, surtout pour ceux qui vont devoir défendre les couleurs du Sénégal au Qatar, dès la semaine prochaine.

Titulaire de plusieurs décorations dans l’Ordre national du Lion et membre de la Légion d’honneur française, la meilleure façon de rendre hommage à ce grand monsieur du sport est de faire une bonne participation au mondial de l’année de sa disparition. A défaut de faire mieux que lui, au moins faire autant en arrivant en quart de finale, comme l’exigent les termes du nouveau contrat de la fédération avec le coach Aliou Cissé.

Par Khalifa Ababacar Gaye
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