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Forum des médias à Dakar sur le sida en Afrique de l’Ouest et du centre : Les journalistes s’engagent dans la redynamisation de la lutte contre le VIH
Publié le jeudi 10 novembre 2022  |  lesahel.org
Vih/Sida
© Autre presse par DR
Vih/Sida au Sénégal : Le taux de prévalence passe de 0,7 % à 0,5 %
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Beaucoup pensent aujourd’hui que la lutte contre le sida est terminée. Pourtant, cette maladie continue de faire des victimes, de tuer en silence, hommes, femmes et enfants à travers le monde. Selon le rapport 2022 de l’Onusida, chaque jour, 4000 personnes dont 1100 jeunes âgés de 15 à 24 ans sont infectés par le VIH. L’enlisement de la riposte au VIH commence à susciter des inquiétudes. Nombre de spécialistes du domaine pointent du doigt la Covid 19 ainsi que d’autres instabilités économiques et humanitaires.
C’est pourquoi, depuis quelques temps, des voix se lèvent de partout pour annoncer la menace qui pèse sur la riposte mondiale au sida. C’est dans ce cadre qu’une quarantaine de journalistes venus de 17 pays d’Afrique organisent depuis mardi dernier à Dakar au Sénégal un forum sous le thème : Médias, VIH, Genre et Droits humains dans un contexte de covid 19 en Afrique de l’ouest et du centre. Il s’agit pour ces journalistes d’échanger pour contribuer à redynamiser la lutte contre le VIH en Afrique. Il s’agit surtout pour ces journalistes qui œuvrent déjà pour promouvoir la santé et l’environnement à travers le Remapsen (Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement) de s’engager dans un nouveau départ pour relever les inégalités et booster les actions de lutte contre le VIH.
Cette initiative a été saluée par tous les acteurs de la lutte contre le Sida particulièrement la secrétaire exécutive de la CNLS du Sénégal, Docteur Safiatou Thiam et la directrice régionale de l’ONUSIDA, Berthilde Gahongayire qui se sont retrouvées avec les journalistes à l’ouverture des travaux à l’hôtel Axil de Dakar pour soutenir et encourager le Remapsen.
Le Directeur Général de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal qui a représenté la ministre a d’abord rappelé la menace qui pèse sur l’Afrique subsaharienne qui, abrite selon lui, deux tiers des personnes vivant avec le VIH dont moins de 3% avaient reçu une dose de vaccin en juillet 2021. Pour M Bernabé Gning qui a «salué l’engagement et le leadership des acteurs de la réponse à l’épidémie du VIH en particulier la presse, la situation mérite que chacun prenne ses responsabilités.
La Directrice régionale de l’ONUSIDA a clairement affirmé que la lutte contre le sida est à un point charnière. Berthilde Gahongayire s’est beaucoup appesantie sur le dernier rapport de l’ONUSIDA intitulé ‘’EN DANGER’’ avant de souligner tout de même quelques progrès réalisés au cours des décennies, «grâce à nos pays, les partenaires et les donateurs». On a vu, a-t-elle ajouté, la prévalence du VIH et le nombre de personnes mourant de maladies au sida décroitre d’année en année depuis 2000 et c’est le résultat d’énormes efforts consentis au cours des trente dernières années. «Malheureusement depuis quelques années notamment avec la pandémie de la covid 19, mais également avec les inégalités croissantes, auxquelles le monde fait face, nous sommes confrontés au risque de voir ces progrès s’inverser et de voir nos efforts réduits à néant», a décrié la directrice régionale de l’ONUSIDA.
Pour Mme Berthilde Gahongayire, «nous devons remettre la lutte contre le VIH dans le sens de la marche, lui donner une nouvelle dynamique, lutter sur les inégalités de façon plus efficace, intégrer plus efficacement les questions de genre et de droits humains et adresser enfin la problématique du VIH chez les enfants qui gangrène la région de l’Afrique de l’ouest et du centre en particulier et qui est intolérable».
La secrétaire exécutive de la CNLS est allée dans le même sens en insistant sur les inégalités qui existent entre les hommes, les femmes et les enfants et qui se sont exacerbés avec la covid-19. Docteur Safiatou Thiam s’est réjouie de ce cadre d’échange avec les journalistes dont elle a souligné le rôle dans la lutte contre le sida. S’agissant de la situation au Sénégal, elle a relevé les progrès réalisés, mais aussi les efforts à fournir davantage. «Aujourd’hui après 40 ans d’efforts, d’acquis, de résultats et à quelques encablures de l’échéance de 2030, l’ONUSIDA nous appelle à égaliser pour réduire les gaps et corriger les inégalités qui sont à la fois, une cause et une conséquence du ralentissement des progrès dans la lutte contre le sida», a-t-elle dit.
Le président du Remapsen Bamba Youssouf a auparavant réaffirmé la volonté et la détermination des journalistes à jouer un rôle important dans la lutte contre le sida. Le jeu en vaut la chandelle. Selon le dernier rapport de l’ ONUSIDA, 4000 personnes sont infectées chaque jour dans le monde. Si les tendances se poursuivent ajoute la même source, 1,2 million de personnes seront nouvellement infectées par le VIH en 2025- soit trois fois plus que l’objectif de 370.000 nouvelles infections fixé pour 2025. L’autre inquiétude est forcément liée à l’impact de l’enlisement de la riposte au VIH. Du fait de cette situation, en 2021 selon l’ONUSIDA, 650.000 personnes sont mortes de causes liées au sida. Soit une par minute. Or, poursuit la même source, «avec la disponibilité de médicaments antirétroviraux de pointe et d’outils efficaces pour prévenir, détecter et traiter correctement les infections opportunistes telles que la méningite cryptococcique et la tuberculose, ces décès sont évitables».
Outre la publication de ces données révélatrices des dangers qui guettent particulièrement l’Afrique de l’Ouest et du centre relativement au sida le forum des médias a été marqué par plusieurs présentations mardi er mercredi. C’est ainsi que les participants ont été édifiés sur l’état des lieux et enjeux de la réponse au VIH en Afrique de l’Ouest et du centre, la vulnérabilité des adolescents et des jeunes femmes en santé sexuelle et reproductive, l’accompagnement communautaire des femmes enceintes et allaitantes au Niger, état des lieux et enjeux du VIH pédiatrique en Afrique de l’Ouest et du centre…
Ce forum des médias intervient au lendemain des hautes journées scientifiques de lutte contre le sida tenues également à Dakar. Aujourd’hui, toutes les réflexions sont orientés vers l’élimination du Sida d’ici 2030.


Fatouma Idé
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