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Le Soleil N° 13199 du 24/5/2014

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Santé : Les populations de la banlieue décrient la cherté des soins
Publié le samedi 24 mai 2014   |  Le Soleil


L’hôpital
© Autre presse par DR
L’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar


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La santé n’a pas de prix, a-t-on l’habitude d’entendre. Mais, elle a un coût jugé trop élevé pour certaines familles à Dakar. Avec la conjoncture économique, des personnes interrogées confient qu’il leur est difficile voire impossible de se rendre régulièrement dans les structures sanitaires.

A Sicap Mbao, dans la banlieue dakaroise, des pères de famille rencontrés trouvent que le coût des soins est élevé dans les structures de santé. Certains vont jusqu’à montrer leur préférence pour la médecine traditionnelle qu’ils trouvent plus accessible. «Actuellement, les hôpitaux ne sont pas faits pour les familles modestes. Récemment, ma femme s’est rendue à l’hôpital pour une visite prénatale et on lui a prescrit une ordonnance de 25.000 FCfa. Lorsqu’elle me l’a montrée, je suis resté bouche bée, car je n’avais que 5.000 FCfa sur moi», témoigne Ngouda Dièye, un chauffeur trouvé au «garage clandos» de Sicap Mbao.
Il déplore l’attitude du personnel médical qui, selon lui, oblige les femmes à faire les visites prénatales. «Quand une femme doit accoucher, la première chose que les sages-femmes lui demandent, c’est : Où est ton carnet de visite ? Si elle ne l’a pas, elles ne vont même pas la regarder. Et à chaque visite, c’est une ordonnance. L’accouchement, on n’en parle même pas», se plaint ce père de famille qui n’est pas le seul à déplorer les coûts des soins dans les hôpitaux de Dakar. Trouvé à quelques mètres du district sanitaire de la localité, un autre père de famille défend la même idée. «Les médicaments sont trop chers. Avant, on en offrait dans les districts sanitaires, mais aujourd’hui, même du coton pour un pansement, le patient doit l’acheter. Avec la conjoncture économique, ce n’est pas facile», confie Ibrahima Teuw, assis sous un arbre, feuilletant son journal.
Même si Ibrahima pense que la santé coûte cher à Dakar, il exhorte l’Etat à subventionner davantage ce secteur et à créer plus de districts. «On parle de Police de proximité, moi je crois qu’il est possible de faire la même chose pour la santé en créant des structures de proximité bien équipées dans chaque quartier. Car, la santé des populations doit rester une priorité pour le gouvernement. C’est le socle de tout développement», ajoute-t-il. D’après lui, c’est le coût des médicaments qui pousse certains à faire recours à la médecine traditionnelle, jugée plus accessible. «Quand j’ai mal à la tête, je prends du paracétamol. Si c’est de la fatigue, je fais un mélange de pain de singe et de bissap ou fleurs d’hibiscus sèches. Si c’est un peu grave, je me rends auprès des vendeurs de médicaments traditionnels», témoigne Gora Diouf, un nouveau marié, la trentaine. Surveiller son état de santé n’est pas vraiment une priorité pour Gora. «Cela fait plus de cinq ans que je ne me suis pas rendu à l’hôpital. Je n’y vois aucun avantage, si ce n’est pour se créer des problèmes», estime ce chauffeur de taxi.

Le Sénégalais n’a pas l’habitude de se faire consulter tant qu’il ne tombe pas malade, reconnaissent d’autres personnes rencontrées. «Sur ce point, j’appelle les médias à plus de communication autour des questions liées à la santé», plaide le vieux Ibrahima Teuw.

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