La paix vaut mieux que le troisième mandat. Tels sont les termes de l’initiative «Jamm mo gën troisième mandat», lancée hier par des organisations politiques et civiles, à travers une lettre ouverte pour inviter le chef de l’Etat à ne pas briguer un troisième mandat et à respecter sa parole.
Par Justin GOMIS – L’année 2024 à grands pas. Mais l’horizon reste encore sombre sur une éventuelle candidature du Président Macky Sall pour un troisième mandat. Préoccupées par le mutisme du chef de l’Etat sur cette question, des organisations politiques et de la Société civile ont lancé hier une initiative citoyenne contre le troisième mandat au Sénégal, dénommée «Jamm mo gën troisième mandat».
A travers une lettre ouverte, ils demandent au Président Sall de surseoir à une troisième candidature pour l’élection présidentielle de 2024. «Nous citoyens sénégalais, mouvements citoyens, organisations politiques, nous vous invitons à ne pas présenter votre candidature à l’élection présidentielle de 2024, par respect pour la parole donnée et par respect pour l’interprétation claire et sans équivoque que vous n’avez cessé de donner à notre Constitution», disent-ils. Avant de rappeler au président de la République, sa volonté manifeste «de renforcer nos acquis démocratiques en confirmant la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux, en verrouillant notre Charte fondamentale en 2016».
En saluant ce courage politique de Macky Sall, qui contribue à la stabilité du pays et à son rayonnement international, les concepteurs de l’initiative «Jamm mo gën troisième mandat» n’ont pas manqué, dans leur missive, de rappeler «l’engagement personnel de l’actuel locataire du Palais dans la lutte contre le troisième mandat» dont il a été le principal bénéficiaire en 2012.
Dans la même veine, ils lui rappellent ses déclarations fortes contre le 3e mandat, en disant que «nul ne peut exercer plus deux mandats consécutifs». Et ces fortes déclarations avaient non seulement permis de clarifier, mais de lever toute ambiguïté sur cette question. «Vous-même, Monsieur le Président, avez dit et répété, à maintes occasions, avant votre réélection, en 2019, que vous n’aviez pas la possibilité de faire plus de deux mandats consécutifs. Vous l’avez même clairement indiqué dans votre ouvrage, Le Sénégal au cœur-2019, en précisant à la page 165 : «Et me voici de nouveau devant vous en vue de solliciter votre confiance pour un second et dernier mandat»», lui rappellent-ils, en outre, en soulignant qu’ils n’ont aucun doute que «cette disposition est très clairement comprise par le chef de l’Etat, témoin de la réforme». «Nous savons tous qu’aussi bien dans l’esprit que dans la lettre, la limitation des mandats à deux est sans équivoque et définitivement ancrée dans la Loi fondamentale qui organise le mode de représentation et les mécanismes démocratiques de notre République», font-ils remarquer dans la lettre ouverte.
D’après les organisations politiques et civiles, les conséquences d’un forcing pour un troisième mandat ont toujours engendré en Afrique, «des conséquences tragiques et lourdes pour les populations». Un scénario de chaos qu’elles veulent éviter à notre pays en demandant au Président Macky Sall «de respecter la Constitution et sa parole ndax Jamm mo gën troisième mandat».
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