Les responsables de l’Alliance pour la République (Apr) qui s’activaient en coulisses pour le report des élections locales prévues le 29 juin 2014, ne sont pas près d’obtenir gain de cause auprès du pouvoir en place. Après avoir été pratiquement «éconduits» par le Chef de l’Etat qui serait disposé à aller vers ces joutes même si l’Apr devait en sortir perdante, voilà que le ministre de l’Intérieur vient confirmer la tenue des élections locales à date échue. Abdoulaye Daouda Diallo qui se prononçait hier, vendredi 23 mai 2014, à l’occasion d’une réunion sur les préparatifs de la 134e édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye a par ailleurs réaffirmé la recevabilité de la liste « polémique » de Touba qui ne respecte pas la parité.
Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur, persiste et signe. Les élections locales devant être organisées le 29 juin 2014 vont se tenir à date échue. Le « premier policier du Sénégal » qui se prononçait hier, vendredi 23 mai 2014, à l’occasion d’une réunion sur les préparatifs de la 134e édition de l’Appel de Seydina Limamoulaye devant se tenir les 30 et 31 mai prochains, a pris par là le contrepied de tous les partisans d’un éventuel report de ces élections locales et surtout mettre un terme à toutes ces déclarations qui font état d’un second décalage de ces joutes.
Pour Abdoulaye Daouda Diallo qui a confirmé de vive voix que les élections vont se tenir à date échue, rien ne plaide en effet à ce que ces joutes soient reportées une seconde fois. Selon certaines informations rapportées par la presse, des responsables de l’Alliance pour la république (Apr, parti au pouvoir) seraient en train de mener une campagne diffuse auprès du Chef de l’Etat pour un report des dites élections, sous prétexte que leur parti est en voie d’être sanctionné par l’électorat sénégalais. On rapporterait également que Macky Sall leur aurait opposé une fin de non recevoir, en leur demandant de prendre leurs responsabilités, quitte à voir l’Apr et ses alliés perdre les élections locales. Des joutes qui sont d’ailleurs parties pour être très ouvertes avec leurs 2707 listes de candidats, sur l’étendue du territoire national, nécessitant un dépassement de cinq milliards sur le budget de 10 milliards initialement arrêté par la Loi des finances rectificative de 2014.
A noter par ailleurs qu’initialement programmées pour le 16 mars 2014, les élections locales ont été déjà repoussées de trois mois et arrêtées au 29 juin prochain pour permettre à l’Acte III de la décentralisation de prendre corps dans l’agenda institutionnel et administratif.
RE-VALIDATION DE LA LISTE DE TOUBA
Sur un autre registre, le ministre de l’Intérieur s’est voulu encore une fois catégorique sur la liste non paritaire de Bennoo Bokk Yaakaar à Touba. « J’avais affirmé que la liste de Touba est recevable…Je confirme encore que cette liste est recevable », a-t-il soutenu avant d’indiquer que « nous ne sommes plus dans les conditions de rejeter une liste. Il n’y a plus de période de recours». Le « premier flic du Sénégal » fera remarquer par la suite : « on l’a fait parce que c’est ce qui entre dans le cadre de l’intérêt général du pays. Une décision quand on la prend, il faut toujours mesurer les conséquences éventuelles sur les parties en jeu ». Et de conclure en estimant qu’ « il n’y a pas de difficulté à Touba ni un recours. Je ne vois pas pourquoi on en fera une exception».
Le dépôt d’une liste non paritaire par la majorité présidentielle dans la commune de Touba avait suscité une véritable levée de boucliers auprès de certains acteurs de la société civile (Caucus des femmes leaders, Ajs, Cosef) comme de la Cena qui avaient plaidé pour une invalidation de cette liste ne respectant pas la loi sur la parité de 2010 et le Code électoral (partie législative modifiée de 2014). Le Khalife général des Mourides était quand bien même resté ferme sur la question de la non parité de sa liste de candidats pour la commune de Touba. Toute chose qu’avait même validé le Pds comme les responsables politiques, de toutes obédiences, implantés à Touba.
Au final, la Cena (chargée du contrôle et de la supervision du processus électoral) avait préféré remettre sa décision aux calendes…mourides. Loin toutefois de Moustapha Diakhaté, le chef du groupe parlementaire de la majorité, qui avait remis de l’huile sur le feu en déclarant, il y a à peine deux jours, que la liste de Touba devait être invalidée. Suffisant pour que certains responsables politiques et religieux se braquent contre lui et demandent même au chef de l’Etat de lui retirer son titre de patron des parlementaires de la majorité.