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Yewwi Askan Wi sur l’actualité du pays: Tirs groupés sur le nouveau gouvernement
Publié le mardi 27 septembre 2022  |  Enquête Plus
Mairie
© aDakar.com par BN
Mairie de Dakar: Meeting d`investiture de Barthélémy Dias comme candidat de “Yewwi Askan Wi“
Dakar, le 21 novembre 2021 - La coalition “Yewwi Askan Wi“ a investi, ce dimanche 21 novembre 2021, Barthélémy Dias comme candidat à la mairie de la ville de Dakar.
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Face à la presse, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont abordé plusieurs points ayant trait à l’actualité politique du pays. L’affaire Barthélemy Dias, le nouveau gouvernement, les récents incidents à l’Assemblée nationale étaient au centre des échanges.

Tirs groupés contre le pouvoir ! Hier, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont vertement critiqué la composition du nouveau gouvernement. Si certains Sénégalais espèrent voir le bout du tunnel avec l’installation de la nouvelle équipe dirigée par Amadou Bâ, l’opposition, quant à elle, voit cela comme une illusion. C’est un véritable pessimisme qu’ils ont affiché. Ils prédisent même un échec total pour ce gouvernement. Considéré comme le principal opposant au régime, le président de Pastef a carrément décrié ’’le gouvernement de combat’’.

Ainsi, il a lancé ses missiles : "Amadou Bâ comme Premier ministre ? Ce n’est pas lui qui peut régler la situation. Les Sénégalais ne doivent pas l’oublier si vite. Je rappelle qu’il a été ministre de l’Économie et des Finances. Et sous son magistère, l’économie du pays était à terre. Pis, on a vécu, durant son règne, des actes illicites comme les nombreuses spoliations foncières, les détournements... Il a échoué durant ses sept ans. Je dois aussi demander aux Sénégalais de ne pas rêver. En 2019, j’avais fait des prévisions sur les conditions difficiles que va traverser le peuple. Et l’histoire m’a donné raison aujourd’hui, avec les inondations, la flambée des prix. Aucun secteur ne marche. Je tiens, encore une fois à dire que ce sera le cas pour le peu de temps qui reste à Macky Sall. Il faut s’attendre encore à des souffrances, malheureusement. Avec ce nouveau gouvernement, rien ne marchera. On doit comprendre que Macky Sall a échoué. Il n’est là que pour les intérêts des étrangers’’, dit M. Sonko.

Pour lui, les ministres qui composent le gouvernement ne sont pas à la hauteur. Ils ont tous perdu dans leur localité pendant les élections municipales et législatives. Le vrai gouvernement de combat est, selon lui, des gradés de l’armée, une partie de la justice et une partie de la presse.

’’C’est un combat contre Yewwi Askan Wi’’

Une autre figure de l’opposition qui s’en est pris au nouveau gouvernement est sans doute Cheikh Ahmed Tidjane Youm. Le responsable national chargé de la stratégie et de la vie politique du Pur a listé les objectifs de la nouvelle équipe gouvernementale.

Selon lui, c’est à l’opposition que le message est adressé. Il déclare : "On nous parle de gouvernement de combat. En réalité, il lutte contre la coalition du peuple, Yewwi Askan Wi.

Dans ce contexte difficile, le président Macky Sall se permet de mettre en place un gouvernement de 38 membres. Faisant encore appel à des ministres qu’il avait déjà virés par la petite porte, considérant qu’ils ne pouvaient pas faire l’affaire. Aujourd’hui, il les repêche pour faire croire qu’ils sont les gens de la situation. Le président Macky Sall subit le test de la psychologie inversée. C’est-à-dire, il fait toujours le contraire de ce qu’il dit. Au lieu de baisser les prix et d’améliorer les conditions de vie des Sénégalais, comme il avait promis, il les a augmentés. Au lieu d’une gestion sobre et vertueuse comme il l’avait chanté, ce sont les détournements, les pratiques illicites…’’

L’autre objectif, selon M. Youm toujours, est de trouver une issue pour pouvoir valider une éventuelle troisième candidature pour l’élection présidentielle de février 2024. C’est ainsi qu’il avance : "Il essaie de trouver les moyens de déposer une troisième candidature. C’est pourquoi il a fait revenir son ‘tailleur constitutionnel’ Ismaila Madior Fall. Il ne faut pas oublier que ce dernier a été laminé et même broyé dans son département, lors des élections. Ainsi, il l’a repris pour pouvoir faire des montages juridiques et violer la Constitution.’’

L’affaire Barthélemy Dias

Dans leurs déclarations, les opposants n’ont pas oublié leur camarade Barthélemy Dias qui, actuellement, a des démêlés avec la justice. C’est Khalifa Sall qui a pris la défense du député-maire de Dakar. ’’Au moins, Barth et moi, c’est vingt ans de compagnonnage. C’est un homme fidèle, loyal, courageux. Personne ne comprend pourquoi le pouvoir ne cesse de le persécuter. Si c’est pour le neutraliser, c’est peine perdue’’.

L’ex-détenu et ancien maire de Dakar a aussi dit son incompréhension vis-à-vis du nouveau rebondissement dans le dossier. À ce propos, il laisse entendre : "Il y a du nouveau dans le dossier. La justice a pris une nouvelle décision. Or, selon beaucoup de juristes, le tribunal ne devait pas vider son délibéré. Quand on le jugeait, il n’était pas encore député. C’était le citoyen Barth. Mais quand on annonçait le verdict, c’est Barth député qui était devant la barre. Et l’Assemblée était en session. Bref, il est député et était en session. C’est pourquoi ce jugement n’a aucune valeur, à nos yeux.’’

Pour Khalifa Sall, au regard du statut de député de M. Dias, les poursuites doivent être suspendues. Et cette suspension doit être une initiative venant de l’Assemblée nationale. À son avis, la Cour d’appel pouvait décaler l’affaire d’au moins trois jours pour que l’immunité de Barth soit levée. Pour mieux clarifier sa position, M. Sall avance : "Si vraiment c’est une Assemblée de rupture, le bureau doit, conformément aux dispositions pertinentes de la loi, demander que les poursuites contre Barth soient suspendues, car son immunité parlementaire le protège.’’

Par ailleurs, il s’en est pris ’’au système de liquidation d’adversaires politiques mis en place par le président Macky Sall’’. Pour lui, ce dernier est le seul chef d’État de l’histoire du Sénégal qui ne veut pas d’adversaires sur le terrain politique.

’’Pour ce qui s’est passé à l’Assemblée, nous sommes d’accord à 300 %’’

Après les incidents survenus à l’Assemblée nationale lors de l’installation de la 14e législature, beaucoup sont sortis pour dénoncer les faits. Mais Ousmane Sonko, lui, n’a pas caché sa fierté pour les parlementaires de l’opposition. Celui qui a déjà annoncé sa candidature pour le prochain scrutin présidentiel a encouragé les faits : "Nous sommes d’accord à 300 % pour ce qui s’est passé. Nous les leaders, nous leur avons demandé d’agir de la sorte. Si c’est à refaire, nous n’hésiterons pas à leur demander d’avoir le même comportement. Que Macky Sall érige une caserne de gendarmes dans l’hémicycle. Ce n’est pas notre problème. Tant qu’ils essaieront de violer le règlement de l’Assemblée ou de faire des pratiques illégales, les députés de l’opposition vont réagir. Et je vous annonce que l’Assemblée nationale sera très mouvementée les jours à venir, car les députés vont défendre toute loi qui sera le bien du peuple.’’

Ousmane Sonko estime, en plus, que les choses ne seront plus comme avant. Pour lui, il y a maintenant un rapport de force entre le pouvoir et l’opposition. Selon lui, Ismaila Madior Fall, ’’le tailleur de la Constitution’’, commence à conseiller le président Macky Sall de suspendre l’Assemblée. Pour aller plus loin, il révèle que ce dernier a répété dans une télévision étrangère qu’il faut suspendre l’Assemblée. Toutefois, Ousmane Sonko ne veut pas l’entendre de cette oreille.

Par ailleurs, la Conférence des leaders de Yaw a décidé de mettre en place le Réseau des élus locaux du Sénégal (Rel). D’après Déthié Fall, cette structure sera officiellement lancée le 5 octobre prochain. Il estime que le Rel permettra de mieux prendre en charge les maires de l’opposition qui, selon lui, sont complètement délaissés par l’Association des maires du Sénégal (AMS). Il soutient que cette dernière ne s’occupe que des maires appartenant au pouvoir. Ainsi, le lancement et la structuration auront lieu pour que le Rel puisse jouer légalement son rôle.
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