Fini les paysages lunaires qu’offraient les environs de l’usine de ciment. Désormais labélisé Iso 14001, la Sococim entend poursuivre ses efforts pour préserver l’environnement.
Apres avoir dompté les rejets de fumées et de poussières qui avaient fini de transformer le paysage alentour en une sorte de paysage lunaire, les administrateurs de la Sococim ont porté leurs efforts sur la réduction des combustibles fossiles comme le charbon. Déjà, l’usine est à 18% de substitution depuis 2008, informe son directeur Youga Sow. «Jusqu’à 8% de hausse des coûts de la houille sont annoncés dans les années à venir et cette stratégie va nous permettre d’anticiper», souligne M. Sow. A la place de la houille, les fours marchent avec des graines de jatropha cultivées sur 300 ha pour une production de près de 40 000 tonnes par an. Sèches, ces graines remplacent le charbon importé d’Afrique du Sud aux cotés d’autres biomasses. «L’objectif est la montée en puissance des combustibles secondaires qui sont essentiellement de la biomasse, des coques d’arachides, des graines de jatropha, des graines de cotons et des combustibles issues des déchèteries. Nous récupérons aussi l’essentiel des huiles usées au Sénégal ainsi que les pneumatiques et les balles de balles de riz de la vallée», informe le directeur.
Depuis le rachat de l’usine par le français Vicat, c’est un investissement total de 150 milliards qui a été effectué sur le site pour mettre aux normes les installations et acquérir de nouvelles technologies. Le résultat, c’est une certification Iso 14001. Les populations environnantes se sont toujours plaintes de fissures sur les murs des maisons. La Sococim dégage toute responsabilité quant à ce phénomène. Selon le directeur de la société, «il s’agit de phénomènes dus à la nature des sols qui sont des marnes gonflables ayant une grande capacité d’absorption d’eau». Ce sol qui respire selon M. Sow est à l’origine des fissures constatées. Le directeur des carrières Pape Mbow explique que «désormais, tous les tirs de mines font l’objet d’enregistrement» pour voir si elles sont conformes aux paramètres. Avec 1,8mm par seconde de contrainte, les experts expliquent que la Sococim est très en deçà de la norme de 10mm/s qui est la norme dans le pays. Sur la vaste carrière de Bargny qui s’étend sur 460 ha dont 160 ha sont en cours d’exploitation, le groupe de journalistes invité à visiter le site a pu constater, observer les opérations de décapage de la terre, prélude au minage et au concassage de la matière première destinée à la cuisson pour fournir du clinker. A elle seule, la carrière de Bargny fournit 60% de la matière première utilisée par l’usine, le reste provenant des 122 ha de la carrière de Pout et des 410 ha de celle de Bandia. Chargée de la qualité, de la sécurité et de l’environnement (Qse), Bassine Diop soutient que tous les efforts sont faits pour assurer la qualité de l’air. «Nous avons mis en place des filtres de dépoussiérage et des mesures sont faites continuellement pour contrôler la qualité de l’air», explique-t-elle.
Très engagée désormais dans la responsabilité sociale d’entreprise, la Sococim a mis sur pied une fondation dont le rôle est, souligne Mme Patricia Diagne, «d’appuyer des projets créateurs d’emplois». Chaque année, 400 millions sont consacrés par l’entreprise aux activités de mécénat hors fondation.