La Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a envoyé une mission de haut niveau dirigée par le Prof. Fatou Sow Sarr, Commissaire en charge du Développement Humain et des Affaires Sociales de la Commission de la CEDEAO, à Niamey en République du Niger pour examiner avec les autorités nigériennes et le Bureau international pour les migrations (OIM), la situation des citoyens de la région bloqués dans le pays pendant la migration de transit vers l’Afrique du Nord et l’Europe.
« Au Niger, la mission composée des ministres des Affaires étrangères des États membres les plus touchés ou de leurs représentants (Guinée, Nigeria, Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Libéria, Gambie, Sierra Leone et Bénin), évaluera la situation et discutera de stratégies durables et efficaces pour relever les défis auxquels sont confrontés les ressortissants de la région ouest-africaine en matière de migration de transit. Cela comprend une évaluation complète des besoins, la collecte de données, la cartographie des interventions stratégiques et l’échange d’information », a indiqué un communiqué de la Cedeao.
À Niamey, la mission va également s’entretenir avec des représentants des États membres sur la manière de faciliter le rapatriement volontaire et la réinstallation des migrants en transit échoués au Niger et la rédaction d’un rapport détaillé sur la situation, y compris l’identification des profils des migrants vulnérables et des rapatriés afin de les aider.
« Au cours de cette mission de cinq (5) jours, la délégation de haut niveau, comprenant outre la Prof. Fatou Sow Sarr, Dr. Sintiki Tarfa-Ugbe, Directrice des Affaires humanitaires et Sociales et des experts des départements du Développement humain et des Affaires sociales et celui de la Libre circulation de la Commission de la CEDEAO rencontreront les autorités gouvernementales au niveau central à Niamey, la capitale, ainsi que divers fonctionnaires de la région d’Agadez », note le document parvenu à PressAfrik
Selon les données de l’OIM, entre septembre 2017 et juillet 2021, 41.193 migrants ont été renvoyés d’Algérie au Niger. La plupart (94,4%) de ces migrants viennent des pays de la CEDEAO. Malheureusement, Il n’y a aucun signe d’une diminution de ces tendances, ce qui exerce une pression énorme sur le gouvernement du Niger et l’OIM pour gérer la migration sécuritaire de ces migrants en transit.
Troublé par cette situation, le 52ème Sommet de l’Autorité des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenu à Abuja, au Nigeria, le 16 décembre 2017, a exprimé, entre autres, une profonde indignation face au traitement inhumain des migrants et réfugiés africains, en particulier en Libye, et a condamné avec force, l’esclavage moderne.
« De ce qui précède, la Commission de la CEDEAO, dans le cadre de la mission assignée par ce 52e Sommet et conformément à son mandat humanitaire consacré dans la politique humanitaire régionale, collabore avec l’OIM et les États membres pour évaluer la situation actuelle des migrants de la CEDEAO au Niger en vue d’élaborer un plan de récupération et de réintégration approprié. Par suite des consultations entre la CEDEAO et l’OIM, il est proposé une approche à trois (3) dimensions, comprenant : un programme à court terme; un plan à moyen terme et une stratégie à long terme. Le programme à court terme comprend une mission d’étude rapide au Niger par une équipe de la CEDEAO pour une évaluation de la situation », a conclu le document.