Attendu pour se prononcer sur beaucoup de questions en rapport avec l’actualité nationale, le président de la République a évoqué certains d’entre eux et annoncé la formation imminente d’un nouveau gouvernement.
Le président de la République s’est adressé à la nation, hier, pour la première fois depuis les élections législatives du 31 juillet 2022, celles des hauts conseillers des collectivités territoriales du 04 septembre, et l’installation du nouveau Parlement. Cela pour se féliciter de la bonne tenue de ces joutes électorales et le comportement démocratique dont les Sénégalais ont fait preuve dans le calme et la sérénité. Maintenant, place à la formation d’un nouveau gouvernement ce samedi, que le chef de l'Etat a annoncé, hier.
L’une de ses premières tâches, rappelle Macky Sall, sera la mise en place de mesures qui concernent la priorité des priorités : de larges concertations avec toutes les parties prenantes notamment les associations de consommateurs, commerçants, etc. pour arrêter de nouvelles mesures d’allègement du coût de la vie et de soutien à l’emploi et l’entreprenariat des jeunes, la lutte contre les inondations, la cherté du loyer. Ceci, pour répondre au souci du président de la République ‘’de tout faire pour rendre le quotidien plus supportable pour tous’’.
Le Sénégal attend la formation d’un gouvernement, depuis le 24 novembre 2021. Peu avant de quitter le Sénégal pour la République démocratique du Congo (RDC), où il doit notamment préparer la transition à la présidence de l’Union africaine (UA) avec son homologue Félix Tshisekedi, Macky Sall a informé son gouvernement qu’il revenait sur ses pas et comptait ressusciter la fonction de Premier ministre. Neuf mois plus tôt, à la veille de sa réélection à la tête du pays, le chef de l’Etat, sous l’explication du slogan fast-track, avait promulgué la loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier ministre.
Incidents à l’Assemblée : Macky Sall vilipende l’opposition
Les élections législatives du 31 juillet 2022 ont permis une configuration inédite de l’Assemblée nationale avec une très courte majorité de la coalition Benno Bokk Yaakaar avec 83 députés contre 82 pour l’opposition. Une situation devant laquelle le président de la République a assuré que ‘’le renouvellement du mandat électif étant l’essence de la démocratie, la composition de la nouvelle Assemblée reflète la liberté et la pluralité de nos choix, mais aussi nos aspirations et nos espoirs. Cette expression plurielle mérite écoute et respect.’’
Mais la journée du 12 septembre 2022, date d’installation de la 14ème législature, a marqué les esprits à travers les nombreux incidents notés à l’Assemblée nationale avant le vote étriqué menant à l’élection du président de l’hémicycle. Des scènes de violences devant les Sénégalais dont le chef de l’Etat s’est dit peiné. ‘’Le choc des idées et des ambitions ne doit jamais nous faire oublier notre vivre ensemble. Voilà pourquoi, je regrette profondément les incidents survenus à l’occasion de l’élection du Bureau de l’Assemblée nationale. Le spectacle désolant auquel certains se sont livrés dans l’enceinte de la Représentation nationale, en détruisant du matériel, en violant la sacralité des lieux et foulant ainsi aux pieds les dispositions du règlement intérieur de l'assemblée nationale est d’une extrême gravité ; indigne d’une démocratie majeure et indigne de la confiance du peuple’’, se désole Macky Sall.
Malgré les promesses d’une Assemblée de rupture, lors de la campagne électorale, c’est une assemblée de confrontation qui a été observée lors de son premier jour de travail. Si l’on pouvait si attendre, ce premier acte a ramené tous les Sénégalais à la réalité. N’empêche, le président de la République s’est dit garant du bon fonctionnement des institutions. ‘’En vertu des charges constitutionnelles qui m’incombent, j’ai le devoir de nous rassembler autour de notre bien commun et de notre commun vouloir de vie commune ; parce que c’est mon rôle de garant de l’unité nationale et du fonctionnement régulier de nos institutions’ assure Macky Sall.
‘’Plus de 620 milliards de francs CFA’’ pour soutenir les ménages
Le chef de l’Etat met même en garde le pays, dans un monde exténué par les déchirures de la guerre, de la violence et de l’extrémisme : ‘’nous devons mesurer la chance que nous avons de vivre dans la paix, la sécurité et la stabilité. Nul n’a le droit de détruire ce legs ancestral, notre bien commun. Il nous appartient plutôt de l’entretenir et de le transmettre aux générations futures ; parce que les hommes passent, mais la nation sénégalaise demeure. J’ai la conviction que c’est aussi le choix que vous avez exprimé, mes chers compatriotes, en votant dans le calme et la sérénité.’’
Face à la flambée des prix du pétrole et des denrées de première nécessité, le président de la République a rappelé les efforts que l’Etat a déjà pris en soutien aux ménages : ‘’plus de 620 milliards de francs CFA, soit : 300 milliards de subventions au carburant, à l’électricité et au gaz au 30 septembre 2022; 157 milliards de renonciation aux recettes fiscales pour éviter le renchérissement des prix du riz, du blé, du maïs, du sucre et de l’huile ; 120 milliards pour la revalorisation des salaires des agents publics ; plus de 43 milliards de transfert d’argent en soutien à 543 000 familles vulnérables.’’