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Un mineur vole six chèques et des bijoux : ses complices paient les pots cassés
Publié le mercredi 7 septembre 2022  |  Enquête Plus
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Le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné, hier, Abdou Aziz Ba, Hamidou Hann et Mamadou Bocar Ndiaye, respectivement à six mois d’emprisonnement ferme et trois mois ferme de prison. Poursuivis pour escroquerie, complicité de vol au préjudice, escroquerie portant sur 4 millions 975 mille F CFA au préjudice de la Bsic, faux sur un chèque, usurpation d'identité, usage de chèques volés et recel, ils ont plaidé non coupable.

En 2021, alors qu’il n’avait que 16 ans, le mineur L. Ndiaye a eu l’outrecuidance de voler à ses parents. Le gamin, qui ne recule devant rien, dérobe les bijoux en or de sa mère qui sont estimés à 35 millions et six volets du chéquier de son père. Pour utiliser les chèques, il associe à son forfait certaines de ses connaissances, dont le mécanicien Abdou Aziz Ba et Mamadou Bocar Ndiaye. Quant aux bijoux dérobés à sa mère, il les a écoulés à vil prix, auprès du bijoutier Hamidou Hann.

Après avoir déposé une plainte à la Sûreté urbaine, Matar Ndiaye, le père du mineur Lamine Ndiaye, informe la banque du vol de ses chèques. Grâce à la perspicacité d’une caissière, le plaignant a pu mettre la main sur son voleur et ses complices.

En effet, voulant retirer le dernier chèque avec la pièce du nommé Diommaye Faye qu’ils auraient ramassée sur une plage, la caissière compose le numéro de téléphone de Matar Ndiaye. Le téléphone d’un des suspects qui détenait la puce a sonné. Sur ces entrefaites, ils tentent de prendre la fuite, mais sont finalement arrêtés par les vigiles.

À l’enquête, ils font des aveux circonstanciés. Né en 2005, L. Ndiaye avoue avoir remis les chèques à Mamadou Bocar Ndiaye. Il raconte lui avoir envoyé la signature de son père via WhatsApp. À l’en croire, celui-ci lui a dit qu'il allait donner les chèques à Abdou Aziz Bâ. Il précise que pour le servi rendu, Mamadou Bocar a reçu une commission de 50 mille francs. Abdou Aziz Ba, lui, raconte que le jour de leur arrestation, c’est-à-dire le jour où ils devaient retirer le dernier chèque, L. Ndiaye lui a dit qu'il venait de voler 5 millions à son père. C'est dans ces circonstances qu’ils ont convenu de se rencontrer au rond-point de Yoff. Une fois sur les lieux, ils ont été alpagués.

Face aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar, Abdou Aziz Ba, Mamadou Bocar Ndiaye et Hamidou Hann adoptent comme système de défense la dénégation. En l’absence de la partie civile et de son fils, Abdou Aziz Ba, qui est poursuivi pour complicité de vol au préjudice, escroquerie portant sur 4 millions 975 mille au préjudice de la Bsic, faux sur un chèque, usurpation d'identité, usage de chèques volés, plaide non coupable. Ce mécanicien âgé de 23 ans soutient : ‘’Il ne m'a donné ni chèque ni bijoux. C'est suite à des actes de tortures que j'ai conduit les policiers chez Hamidou Hann à Tilène. Mamadou Bocar Ndiaye est un ami. On fréquente la même école de football, de même que L. Ndiaye. C'est ce dernier qui a cité mon nom dans cette histoire. Je n'ai jamais mis les pieds à la banque’’, s’est-il défendu avec hargne.

Né en 2001, le prévenu Mamadou Bocar Ndiaye renseigne : ‘’J'habite dans le même quartier que Lamine Ndiaye. Mais on ne se fréquente pas. J'ai signé le PV sur instruction des limiers. Dans la nuit du 13 au 14 août, Lamine Ndiaye m’a donné quatre chèques de la banque Atlantique que j’ai remis à Abdou Aziz Bâ. Au préalable, il m’avait parlé de son plan délictuel, mais je lui en avais dissuadé.’’

Quant au bijoutier Hamidou Hann qui est poursuivi pour recel, il conteste avec véhémence les faits. Ce, en dépit des déclarations de L. Ndiaye qui avait raconté aux enquêteurs lui avoir cédé une partie des bijoux à 1 million 500 mille francs CFA.

Malgré leurs dénégations systématiques, la représentante du ministère public a requis deux ans dont un an ferme contre les prévenus.

Les avocats de la défense ont tout à tour sollicité la relaxe au bénéfice du doute.

Finalement, le tribunal, après en avoir délibéré, a reconnu les comparants coupables des chefs qui leur sont reprochés. Abdou Aziz Ba a écopé d’une peine de deux ans dont six mois ferme. Quant à Hamidou Hann et Mamadou Bocar Ndiaye, ils sont condamnés à trois mois d’emprisonnement ferme.

MAGUETTE NDAO
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