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Saint-Louis - filouterie et escroquerie dans des hôtels - L’ingénieur informaticien marocain prend 6 mois ferme
Publié le samedi 3 septembre 2022  |  Enquête Plus
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© Autre presse par DR
Obsédé par la femme noire : Le Marocain gruge gérants d’hôtels et prostituées à Saint-Louis
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Plusieurs hôtels de Saint-Louis ont été abusés par Rahmani Mouhamed, un ressortissant marocain de 52 ans, de passage dans la vieille cité. Arrêté par les limiers du commissariat d'arrondissement de l'île, après deux semaines de filouterie et d'escroquerie dans différents établissements hôteliers de la place, le natif de Casablanca a été jugé et condamné par le tribunal de grande instance de Saint-Louis à 6 mois ferme de prison.

Plus ingénieux que l’ingénieur informaticien Rahmani Mouhamed, tu meurs. Pendant deux semaines, il a réussi à bien manger et à dormir tranquillement, souvent en compagnie de filles de joie, dans des hôtels de la capitale du Nord, sans débourser le plus petit franc CFA. Arrivé à Saint-Louis dans la journée du 25 juillet dernier en provenance de la Mauritanie via Rosso-Sénégal, Rahmani Mouhamed a aussitôt mis en place un malicieux plan pour abuser les gérants d'hôtels.

Ainsi, tour à tour, les responsables des hôtels La Résistance, La Poste, Siki-hôtel, Sindoné et celui du Palais ont payé cash les "dribbles" de l'escroc marocain.

Devant la barre du tribunal de grande instance de Saint-Louis où il a été attrait pour les délits de filouterie et d’escroquerie au préjudice de gérants d’hôtels, Rahmani Mouhamed est revenu dans les détails sur son modus operandi. Acculé par les questions de la cour, l'escroc a avoué au juge que pour rouler dans la farine les gérants des hôtels, il leur déclarait avoir été victime de vol, à son arrivée à Saint-Louis et leur présentait un certificat de perte de ses documents administratifs. Ensuite, il leur promettait de rembourser, dans deux jours, lorsqu’il recevrait l’argent que devaient lui envoyé ses parents restés au Maroc.

Ce stratagème a fait mouche auprès de cinq gérants d'hôtels et de quelques prostituées.

Les aveux de Rahmani Mouhamed ont été confirmés par B. A. Diémé, gérant de l'hôtel La Résidence. Dans son témoignage devant le tribunal, il déclare : "Lundi 1er août 2022, l'accusé avait fait une réservation de trois jours à l'hôtel, tout en déclarant qu’il a été victime de vol de son argent et de ses documents. Il avait respecté toutes les formalités, avant qu’une chambre ne lui soit affectée. Mais, dans la matinée du mercredi 3 août, il sort de sa chambre avec une fille de joie et me trouve à la réception pour me demander de lui ouvrir la porte de derrière pour qu'il raccompagne sa visiteuse, parce qu'il y a beaucoup de monde devant l'hôtel. Et la fille ne veut pas croiser certaines personnes, puisqu'elle est du quartier. Une demande que j'ai acceptée sans me soucier de quoi que ce soit. Malheureusement pour l'hôtel, c'était un plan savamment ourdi par l'accusé pour fondre dans la nature. D'ailleurs, il a laissé derrière lui une dette de 109 300 F CFA."

Le Marocain a utilisé le même plan pour tromper la vigilance des réceptionnistes des autres établissements hôteliers qu’il a fréquentés.

Le Marocain vole les 100 000 F de la prostituée

À la barre, le gérant de l'hôtel Sindoné a raconté que le sérieux et l'assurance affichés par Rahmani Mouhamed pouvaient "dribbler" n'importe qui. "En débarquant à l'hôtel, muni toujours de son fameux certificat de perte, il a déclaré avoir été, cette fois-ci, victime d'agression et de vol à la plage Hydrobase. Après les formalités d’usage, la chambre 309 lui fut ouverte pour trois jours. D'ailleurs, il mangeait au restaurant de l'hôtel et recevait ses invités à l'hôtel, également. Mais comme il avait déjà commis des délits dans des hôtels de la place, entre collègues, on commençait à se passer l'info sur les agissements de l'escroc marocain. C'est ainsi que le gérant de l'hôtel du Palais a attiré mon attention. Aussitôt, je suis allé vérifier dans la chambre qui lui était réservée. Mais il était parti sans demander son reste, laissant derrière lui une ardoise 121 009 F CFA", a témoigné le réceptionniste B. Diallo.

D’ailleurs, les gérants des hôtels n'ont pas été les seules victimes de Rahmani Mouhamed. Des prostituées de la vieille ville ont aussi été abusées par l'ingénieur informaticien marocain. La belle de nuit nigériane B. Namta ne dira pas le contraire. Elle a déclaré avoir été abusée doublement par l'accusé. "Il m'a rencontrée dans le quartier Nord. Après marchandage, on est tombé d'accord pour 200 000 F CFA pour deux nuitées. C'est ainsi qu'il m'a invitée à le rejoindre à son hôtel, pour passer la nuit avec lui. Au réveil, il m’a remis 100 000 F CFA pour payer la première nuit, avant qu’on descende prendre le petit-déjeuner au restaurant. À notre retour à la chambre, il a attendu que j'entre dans les toilettes pour me voler les 100 000 F et quitter précipitamment les lieux, sous prétexte qu’il allait à la banque pour retirer de l'argent. Lasse d'attendre dans la chambre, j'ai informé le réceptionniste, avant d'appeler ma sœur pour l'informer de ma mésaventure de la journée", a-t-elle expliqué dans sa déposition.

Elle n'a pas été la seule prostituée roulée dans la farine. Puisque ce sont des filles de joie trompées par le "tireur" marocain et le gérant de l'hôtel Sindoné qui ont informé la police de la présence de Rahmani Mouhamed aux alentours de l'hôtel de La Poste où il a été appréhendé, avant d'être déféré au parquet et jugé.

Interpellé par le président du tribunal sur sa présence au Sénégal, Rahmani Mouhamed, sans aucune hésitation, a avoué être venu au ‘’Pays de la Téranga’’ seulement pour assouvir son obsession de coucher avec des femmes noires. Avant de poursuivre qu’il voulait y rester jusqu’à la période de la Coupe du monde, avant de rallier la Guinée. Malheureusement, il s'y est mal pris en voulant instaurer l'escroquerie et l'abus de confiance en règle.

Malgré ses dénégations devant la cour et ses tentatives pour échapper à la justice, il a été lourdement sanctionné. Il a été condamné à une peine de 6 mois ferme.

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS
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