Le navire humanitaire de SOS Méditerranée, qui a effectué dix opérations de sauvetage depuis mercredi, attendait hier, dimanche 28 août l’attribution d’« un port sûr » pour débarquer les 466 migrants secourus. Sudquotidien avec RFI
«À cette heure, l’Ocean Viking attend l’attribution d’un port sûr de débarquement pour les 466 personnes à bord. Nombre d’entre elles sont épuisées par un long et difficile parcours migratoire, des souffrances endurées en Libye et le traumatisme d’une traversée dangereuse», a écrit l’ONG SOS Méditerranée ce dimanche dans une déclaration à l’Agence France-Presse.
«Certains sont restés jusqu’à trois jours en pleine mer sous un soleil de plomb, avec une embarcation qui menaçait de couler à tout moment », précise Fabienne Lassalle, la directrice générale adjointe de SOS Méditerranée, à RFI. Les 466 migrants, de 19 nationalités, ont été secourus lors de dix opérations de sauvetage réalisées en moins de trois jours. Ils sont en majorité originaires du Bangladesh, d’Égypte, de Tunisie, d’Érythrée. Parmi eux se trouvent 21 femmes, dont certaines enceintes, ainsi que 81 mineurs, beaucoup non accompagnés. La plus jeune rescapée a tout juste trois semaines.
1 161 disparus depuis le début de l’année
La situation sur le pont du navire-ambulance « est calme actuellement », a encore détaillé l’ONG qui prend en charge les rescapés à bord avec l’aide de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.
Depuis le début de l’année, 1 161 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 918 en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse au monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
L’agence onusienne a estimé le nombre de morts et de disparus en 2021 à 2 048 en Méditerranée, dont 1 553 pour la seule Méditerranée centrale. « Depuis 2018, les États se sont désengagés de cette zone.
Aujourd’hui, ce sont essentiellement des navires humanitaires et parfois commerciaux qui réalisent les sauvetages », reproche Fabienne Lassalle. Outre ce désengagement des États dans les opérations de sauvetage, l’ONG peine à trouver des ports sûrs où débarquer rapidement les rescapés, comme le prévoit pourtant le droit de la mer.