SantéL’hôpital central indigène de Dakar : du projet colonial de délocalisation au projet de reconstruction (Par Ahmeth Ndiaye, professeur d’archivistique, EBAD-UCAD)
L’hôpital central indigène de Dakar est ouvert en 1913. A cette date, l’infrastructure sanitaire au Sénégal comprenait deux hôpitaux civils à Saint-Louis et à Gorée, un hôpital colonial à Dakar, deux ambulances à Gorée et à Dakar, des camps de dissémination, deux léproseries à Thiès et à Saint-Louis, où était installé un village de ségrégation pour les trypanosomés, enfin des dispensaires dans les postes de l’intérieur. Erigé sur l’emplacement situé au sud de la ville de Dakar, l’hôpital central était à l’origine destiné à ne recevoir que les malades indigènes de toutes catégories, particuliers payants ou indigents. L’établissement fonctionne sur les bases d’une ségrégation voulue, que les autorités médicales ont justifiée dès le début. Les dernières observations scientifiques sur la transmission des maladies telles que le paludisme ou la fièvre jaune nous font une obligation de réaliser la ségrégation des Européens et des Indigènes autant, sinon plus, dans les formations sanitaires que dans les villes et les villages, note en 1913 l’inspecteur des services sanitaires civils[1].
A la création de la Circonscription de Dakar et Dépendances, l’arrêté du 30 novembre 1924 qui organise ses services, rattache l’hôpital indigène à l’administration de la commune.... suite de l'article sur Autre presse