L’annonce a été faite par le président de la Ligue sénégalaise contre le tabac (Listab). Selon Moustapha Gaye, ces bars à chicha sont des moyens qui poussent les jeunes âgés entre 10 et 18 ans à s’adonner au vapotage au vu et au su de tous. « Nous attirons l’attention du Président Macky Sall, et de la nouvelle ministre de la Santé, Docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye sur la situation de NON-APPLICATION de la loi Anti-Tabac du Sénégal votée depuis le 14 Mars 2014. La situation de la lutte contre le tabac au Sénégal mérite un traitement urgent et direct du chef de l’État, et nous profitons de cette tribune pour solliciter publiquement son intervention », a-t-il soutenu.
Avant de continuer : « une enquête épidémiologique des autorités sanitaires nationales montre que l’âge d’initiation au tabagisme est tombé à 7 ans, contre 10 ans en 2013. Nous alertons encore une fois sur les risques que la présence du tabac fait peser sur nos pays, nos économies, nos populations dont les franges les plus ciblées sont les femmes, les jeunes et surtout les enfants qui sont particulièrement fragiles et sensibles aux produits du tabac ».
Il faut dire qu’au Sénégal, renseigne la Listab, le coût annuel du tabagisme est estimé à près de 122 milliards de FCFA, dont 74 milliards rien que pour les dépenses de soins de santé liés au tabagisme (coûts directs). Les ménages supportent 71 milliards des coûts par an et l’Etat dépense 51 milliards pour le traitement des patients souffrant des maladies liées à la consommation des produits du tabac. Et les pertes de revenus dues à l’absentéisme des patients et leurs accompagnants au travail et celles liées au décès des patients avant la retraite s’élèvent à 48 milliards de FCFA. Le traitement des maladies non transmissibles imputables à la consommation des produits du tabac absorbe 17% du budget que le Sénégal alloue annuellement au secteur de la santé. Au Sénégal, les jeunes et les enfants sont encore très exposés au tabac. La preuve est l’enquête du GYTS, environ 13 % des jeunes sénégalais sont exposés au tabagisme secondaire chez eux, et plus de 25 % à l’intérieur des lieux publics.