Ousmane Sonko a annoncé hier sa candidature pour la Présidentielle de 2024, sous réserve de gagner la primaire de son parti. Le leader de Pastef a affirmé que cette candidature ne va pas casser la dynamique de la Coalition Yewwi askan wi qui l’avait prévue.
Par Malick GAYE – La 14ème législature va être installée au mois de septembre. Mais, en attendant, Ousmane Sonko veut tourner la page des Législatives. Le leader de Pastef a annoncé hier sa candidature pour la Présidentielle de 2024. «Moi Ousmane Sonko, s’il plaît à Dieu et si mon parti le veut, parce que nous avons des règles d’investiture au sein du parti, je serai candidat à l’élection présidentielle de février 2024», a-t-il déclaré hier lors d’un point de presse au siège de son parti. Le maire de Ziguinchor est d’autant plus confiant qu’il estime être «la personne la mieux indiquée pour gagner en 2024». A cet effet, il a annoncé une tournée nationale pour convaincre le monde rural. «Si vous regardez bien les résultats des élections législatives, même dans les départements où nous avons perdu, nous avons gagné dans les communes des villes. Il ne reste plus qu’à convaincre les villages. C’est pourquoi je vais plus mettre l’accent sur ces villages que les centres urbains», a expliqué Ousmane Sonko qui indique vouloir commencer sa tournée au mois de décembre.
«Je veux dire aux militantes et militants et à ceux qui s’agitent souvent sur le terrain et dans les réseaux sociaux, d’orienter tous leurs efforts, de consacrer toute leur énergie à travailler sur le terrain, à enrôler les jeunes primo-votants pour qu’ils aillent s’inscrire sur les listes électorales et à implanter des cellules partout dans le pays», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter : «Je n’ai pas besoin de démontrer la légitimité de cette candidature parce que tous les Sénégalais qui nous suivent, qui sillonnent le pays avec nous, savent la relation que nous avons avec une très grande partie du Peuple. Faite de confiance, d’affection. Faite surtout d’espoir par rapport au projet que nous portons avec un parti politique, avec les alliés, les sympathisants, et au niveau international.»
Par ailleurs, Ousmane Sonko a réaffirmé son ancrage au sein de la Coalition Yewwi askan wi. Il a rappelé que chaque membre de ladite coalition est libre de poser sa candidature. Et s’il y a une candidature multiple, la personne la mieux placée bénéficiera du soutien de Yaw au second tour de la Présidentielle.
Sonko confirme Wade
«Nous avions décidé de mettre un groupe parlementaire ferme durant tout le mandat»
L’Inter-coalition Yewwi-Wallu va-t-elle créer plusieurs groupes parlementaires ? C’est une question qui alimente des débats, et à laquelle le Président Wade a essayé de mettre un terme. Hier c’était au tour de Ousmane Sonko de s’y prononcer. «Les deux coalitions ont pris l’engagement de respecter le quota convenu avec l’autre et il a été respecté. Nous avons pris l’engagement une fois à l’Assemblée nationale, de créer un seul groupe parlementaire», a-t-il indiqué, avant d’ajouter : «Nous avions convenu, après l’obtention de la majorité, de faire des réformes sur la base du programme minimal commun de législature, qui conditionne les lois à voter, sur les commissions d’enquête parlementaire que nous voudrions mettre en place. Les deux coalitions ont pris l’engagement de ne faire aucune compromission législative avec le pouvoir avant et surtout après les élections. Nous avions décidé de mettre un groupe parlementaire ferme durant tout le mandat.»
Sur le décès de François Mancabou
«Il a été tué car il a refusé de signer un Pv m’accusant»
Ousmane Sonko a également donné sa lecture du décès de François Mancabou. Malgré les autopsies, le leader des Patriotes a servi une version bien différente du Parquet et des médecins légistes. Bien qu’affirmant ne pas connaître François Mancabou, le leader des Patriotes a souligné que le défunt a été «torturé à mort parce qu’il refusait de signer un faux procès-verbal établissant des liens» avec lui. «Vous savez pourquoi François Mancabou a été tué ? Ce que je vous dis, je l’ai eu de personnes très proches de Mancabou. Ils m’ont fait savoir que des gens ont donné un Pv à François Mancabou et lui ont demandé de dire qu’il travaille avec Sonko, que quand il va en Casamance, c’est pour me rencontrer et recevoir des instructions de ma part. Il a refusé de signer ce Pv. François Mancabou leur a dit : «Je n’ai jamais rencontré Ousmane Sonko, je n’ai jamais parlé avec lui et je suis un homme d’honneur.» C’est pour ça qu’il a été torturé à mort. Sa famille doit être fière de lui. J’aurais aimé le rencontrer. Des hommes comme lui sont de plus en plus rares.»
Il faut rappeler que François Mancabou, arrêté le 17 juin dernier, est décédé le 13 juillet à l’hôpital Principal. Le procureur avait indiqué qu’il «avait cogné violemment le mur de sa cellule» au Commissariat central, où il avait été détenu avant son inculpation. L’autopsie avait, selon le Parquet, indiqué comme cause de la mort, «une fracture du rachis cervical ayant entraîné des complications neurologiques». La famille a contesté les résultats de l’autopsie et porté plainte au niveau international contre tous ceux qu’elle juge liés de près ou de loin à ce décès.