Dakar, L’Afrique a besoin de 30 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour préserver la résilience du secteur de l’eau et de l’assainissement des effets du changement climatique, soutient Tobias Schmitz, expert en eau.
"2,6 milliards de personnes ont accès aux sources d’eau potable améliorées depuis 1990 mais jusqu’en 2015, tout a été focalisé sur les infrastructures de base pour un accès à l’eau, mais cela ne garantit pas une gestion adéquate. C’est le même cas de figure pour l’assainissement", a-t-il expliqué.
M. Schmitz introduisait mardi une communication axée sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, au cours d’un atelier organisé à l’intention de journalistes ouest africains, sur ’’l’enjeu de l’eau".
Cet atelier est une initiative de l’association "Africa 21", spécialisée dans les questions liées à l’environnement.
Selon Tobias Schmitz, pour atteindre l’objectif 6 des ODD (assurer la disponibilité et la gestion durable de l’eau pour tous) d’ici 2030, "il faut des investissements de 64 milliards de dollars alors qu’aujourd’hui, il y a un gap de 40% à résorber".
Le premier levier sur lequel agir va consister à "faire beaucoup d’investissements mais également faire le suivi financier pour que les ressources aillent au niveau de la base et soient réparties de façon efficace, en sus de la participation citoyenne pour une appropriation de ces infrastructures", a-t-il souligné.
"Ce travail ne peut se faire qu’ensemble", a-t-il avancé, insistant sur "la nécessité d’investir’’ pour les populations qui n’ont pas encore bénéficié d’infrastructures pour leur accès à ces services d’abord avant de penser refaire l’existant.
L’atteinte de cet objectif passe par la mise à disposition d’une "enveloppe conséquente qui doit être dépensée d’une manière efficace", selon l’expert.
Tobias Schmitz, par ailleurs éditeur en chef de "Water Diplomatic", une revue mensuelle sur l’eau, juge nécessaire de faire en sorte que les infrastructures installées répondent aux besoins afin qu’elles assurent une bonne gestion de l’eau et de l’assainissement.
L’expert de rappeler que le but de l’ODD est de faire en sorte que ces infrastructures soient soutenables et qu’elles assurent autant la quantité que la qualité pour une continuité de l’approvisionnement en eau, mais aussi la protection de la santé à travers un bon assainissement.
’’Cela dit, non seulement l’installation d’une structure comme une toilette est essentielle, mais aussi tous les accessoires d’assainissement y afférents’’, a-t-il ajouté.
Il a relevé, à ce propos, la nécessité de gérer l’assainissement d’une façon intégrée pour éviter la pollution.
A l’en croire, la gestion de l’assainissement nécessite une concertation et une coordination de tous les secteurs.
Citant des analyses de 28 organisations des Nations unies, il note que "des progrès ont été constatés par rapport à l’accès à l’eau et à l’assainissement, bien qu’on est très loin d’atteindre cet objectif en 2030".
Il y a toutefois que des programmes d’investissements prévus en Afrique, donnent de l’espoir pour accélérer et atteindre ce but d’ici 2030, a-t-il estimé.