Se disant adjoint au maire, E. H. A. Samb a été placé en détention préventive depuis cinq mois, pour escroquerie foncière. Extrait de sa cellule pour le même délit, le mis en cause a écopé de six mois ferme.
En détention préventive depuis cinq mois pour escroquerie foncière, E. H. A. Samb a fait plusieurs victimes.
En attendant son procès dans une autre procédure portant sur 20.000 m2, il a été présenté au juge des flagrants délits de Dakar, pour avoir cédé à trois personnes, des terrains d’autrui.
Pour se défendre, le prévenu a soutenu que les terrains proviennent d’un lot de 70 qui lui avaient été octroyés après un terrassement. « J’avais un protocole d’accord avec le responsable du chantier. Je suis entrepreneur aussi », a affirmé M. Samb qui ajoute que les acheteurs n’ont pas pu rentrer en possession de leur dû à cause d’un litige avec la Senelec.
A l’en croire, ces derniers étaient au courant et ce sont eux-mêmes qui l’ont poussé à la vente. « Comment vous pouvez dire que les parties civiles vous ont supplié? Vous avez vendu tout en sachant que ce n’est pas votre bien », lui a signifié le substitut du procureur, tout en lui faisant savoir qu’il va être cité dans une autre procédure.
Le prévenu est resté droit dans ses bottes, soulignant qu’il ne vend pas de terrain qui ne lui appartient pas. Précisant qu’il ne connaît que deux des parties civiles, l’escroc a allégué avoir reçu la somme globale de 3,6 millions francs or, il a signé une décharge de 3 millions francs avec M. Ndoye. D’après ses dires, son état de santé dégradant l’a empêché de régulariser les terrains.
Et il n’a pas pu rembourser puisque son emprisonnement est survenu après. Me Abdoul Daff qui a traité le prévenu « d’escroc patenté », a réclamé 3 millions francs pour la dame A. Diouf. Les parties civiles M. Ndoye et M. Sow ont demandé respectivement 3 millions et 2,5 million francs.
Pour le représentant du Ministère public, le prévenu s’est prévalu d’une fausse qualité. Il a requis six mois de prison ferme. Le conseil de la défense a estimé que le prévenu a seulement vendu avant la régularisation. « C’est un manque de professionnalisme plutôt que de la mauvaise foi », a-t-il plaidé.
Le juge a finalement condamné le comparant à six mois de prison ferme et à rembourser les montants réclamés par les trois parties civiles.