Durant deux jours, la sécurité en Afrique réuni des experts africains et étrangers dans la capitale marocaine.
L’Afrique est le continent de tous les défis. Les Africains ont-ils les moyens de relever les challenges qui se posent à eux?
Le marocain Fouad Yazourh, directeur de la Coopération internationale au ministère des Affaires étrangères du royaume chérifien pense que oui.
« Les défis sécuritaires sont préoccupants, mais le potentiel africain est plus important », a martelé le haut diplomate marocain, mercredi 20 juillet, à Rabat, lors de l’ouverture de la 6e conférence annuelle sur la Paix et la Sécurité en Afrique (African Peace and Security Annual Conference - APSACO en anglais) qu’organise durant deux jours le Policy Center for the New South (PCNS) un think tank marocain parmi les plus influents en Afrique et au Moyen-Orient.
Fouad Yazourh s’exprimait devant un auditoire de haut niveau composé d’experts, de diplomates et de praticiens. Parmi eux, l’économiste marocain Karim El Aynaoui, patron du PCNS et doyen de la faculté des sciences économiques et sociales de l’Université Polytechnique Mohammed VI, le général Birame Diop, ex-chef des armées du Sénégal et actuel conseiller militaire du Département des opérations de paix de l’ONU, le colonel-major marocain Mourad El Manir, le major-général ghanéen Francis Commandant du Kofi Annan International Peacekeeping Training Centre (KAIPTC), le général mauritanien Mohamed Znagui Sid’Ahmed Ely chef du Département défense et sécurité du G5 Sahel, le général Daniel burkinabé Sidiki Traoré, commandant des forces de la Mission onusienne en République de Centrafrique (MINUSCA), ainsi que la franco-sénégalaise Rama Yade, ex ministre en France,
Selon le haut diplomate marocain, les Africains disposent d’atouts immenses. « L’Afrique est un continent qui a un potentiel agricole, qui peut se nourrir lui-même et qui peut nourrir une bonne partie du monde », a insisté Fouad Yazourh, rappelant la jeunesse du continent où 65% de la population est âgée de moins de 25 ans.
« Seulement, il faut que les politiques suivent cette dynamique. Il faut abandonner le dogmatisme. Il faut abandonner le populisme et les discours qui ne tiennent plus la route et aller vers la construction », a-t-il expliqué.
Admettant que l’Afrique fait l’objet de convoitise, le haut diplomate marocain a cependant défendu que son pays, dont la présence surtout économique un peu partout sur le continent se développe ces dernières années, n’ aucune ambition de puissance.
« Le Maroc ne cherche pas le leadership pour s’ériger en puissance. Il agit avec les pays frères d’une façon structurée, d’une façon solidaire et dans une interaction continue », a plaidé le diplomate chérifien.
Pour lui, « le Maroc est à l’écoute de l’Afrique ».
« Nous ne comprenons pas notre stabilité ni notre développement en dehors de notre continent d’appartenance. C’est pourquoi nous partageons nos expériences avec toute l’Afrique et nous souhaitons apprendre de l’Afrique toute expérience heureuse et l’intégrer dans notre politique », a-t-il insisté.
Comme lors des quatre dernières édition, cette sixième Apsaco est l’occasion pour le PCNS se présenter son rapport Annuel sur la géopolitique en Afrique, un document très prisé par les professionnels de la paix et de la sécurité en Afrique. que pilote le Senior Fellow Abdelhak Bassou, une des chevilles ouvrières du think tank.