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Recrudescence des cas de noyade à Dakar : Mbao exposé avec les enfants
Publié le lundi 18 juillet 2022  |  senenews.com
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© Autre presse par DR
Plusieurs cas de noyade ont été dénombrés à Dakar durant l`année 2014
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Située à quelques encablures du pont de Petit Mbao, la plage présente des risques pour les tout-petits. Sur place, des ordures sont accumulées çà et là. Ce qui n’arrête pas pour autant les plus jeunes à la recherche de fraîcheur.


Le sable est jonché de débris que la mer crache. Des bancs sont installés tout au long de l’entrée à côté d’un terrain de football. Ils sont occupés par les femmes qui vendent des poissons grillés et d’autres s’activent dans le commerce de jus et de café local. Cette plage sablonneuse et ensoleillée est très fréquentée par les populations. Le plus souvent, c’est une immense foule composée majoritairement de jeunes.

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Près de l’eau, un groupe de baigneurs se fait remarquer. Il est composé de tout petits enfants et des adolescents. Grande, la plage de Mbao accueille les populations environnantes qui viennent généralement de Grand-Mbao, Petit-Mbao, parfois beaucoup plus loin. « En cette période d’été, on note des cas de noyade. Car, c’est une période où les plages sont très occupées. Moi je dis que ce groupe est le réceptacle de contradiction. Parce que tu y retrouves des gens qui savent nager et d’autres non. Et ces gens ont un seul but, c’est d’entrer dans la mer, se baigner dans la foule, et ce, sans mesurer le manque d’insécurité qui s’y trouve. Et la plupart ce sont les enfants qui ne savent pas quelles sont les plages autorisées et celles non autorisées. », lâche Mamadou Gomis, communicateur et maître de cérémonie à Mbao.

« L’insouciance des enfants face aux dangers de la mer »



L’eau de la mer et ses vagues qui s’entrechoquent, offre la fraîcheur marine à ces enfants venues s’amuser. Ils profitent de la canicule ainsi que des vacances pour vivre des moments d’évasion et de relaxation. « Ici, c’est la plage, on vient pour s’amuser. En plus, il est difficile de rester dans les quartiers, car n’ayant pas grand-chose à faire», lance L. Faye, élève dans une école privée, habillé en short rouge, torse-nu, le corps recouvert de sable fin de la plage.

« Le manque de sécurité cumulé au non-accompagnement des maitres-nageurs de Mbao »

Pour Matar Diop, vêtu en Lacoste noir et pantalon Super cent , trouvé sur place avec son commerce de vente de Café « Touba » : « Ici à Mbao, il y a des jeunes lébous qui se sont portés volontaires pour faire office de surveillance s’ils ne se rendent pas en mer pour pêcher. Je suis plusieurs fois témoin de leurs actions de sauver des jeunes qui se trouvaient en situation de noyade. Ces derniers se démènent toujours pour trouver les moyens d’assurer la sécurité des personnes présentes dans cette plage. Malheureusement les autorités de la ville ne suivent pas. », avance Matar qui gère bien son petit commerce avec son livre du saint coran à la main.

« Situer les responsabilités par rapport à la sécurité »

L’affluence des jeunes vers cette plage est notée lorsque l’école ferme ses portes. Si certains sont conscients des dangers qui les guettent face à cette mer, d’autres ne le sont pas. Selon les occupants de la plage, l’année dernière, un jeune a perdu la vie après avoir effectué son brevet de fin d’études moyennes. « Dans un premier temps, l’État doit veiller sur la sécurité des populations et interdire aussi certaines plages. Autre chose, il faut noter que Dakar est en béton et en acier, il n y a pas assez d’espace de jeu pour les jeunes. Conséquence, tout le monde se donne rendez-vous sur les plages. Et s’il y avait peut-être les terrains de basket, des aires de jeux, je pense que peut-être cela allait diminuer au moins le nombre de personnes qui fréquentent ces plages. L’autre fait est que la capitale reçoit des gens qui viennent des régions. Et ces derniers n’ont pas sûrement ces aptitudes et bases dans le domaine aquatique. Souvent, ce sont des élèves qui fréquentent ce milieu. Ils s’y rendent à l’insu de leurs parents. », se désole le communicant venu auprès de ses amis pour échanger sur des sujets de société, Mamadou Gomis, vêtu d’un tee-shirt en coton blanc avec un pantalon jogging et des lunettes noires fumée.

« Les solutions pour combattre ce fléau »

Mamadou Gomis : « Je pense que la mairie devrait faire quelques efforts pour encadrer ces maîtres nageurs qui vont ensuite encadrer la jeunesse et surveiller aussi les plages, c’est bien beau parfois d’installer des poubelles et puis de jouer un peu sur l’environnement. Mais Il faut sécuriser les plages, c’est-à-dire, placer des gens qui surveillent, et qui viennent parfois au secours de ceux qui ne savent pas nager, qui entrent parfois en profondeur. Quand il n’y a pas de surveillance ou bien quand le maître nageur attend jusqu’à ce qu’il y ait un cas de noyade pour qu’il intervienne aussi, c’est un problème. », martèle t-il.

« Des activités de vacances pour contenir les tout-petits dans les quartiers «



« Dans le passé on s’ennuyait pas avec les activités de vacances. Car, on suivait Oscars des vacances avec Aziz Samb et moi je me rappelle, on n’avait plus envie d’aller à la plage parce que tout le monde était scotché devant le petit écran. Donc avec ces compétitions, on pouvait quand même trouver pas mal d’activités pour éviter à ces jeunes de se rendre dans les plages. Donc pourquoi ne pas créer des activités. On a des gens qui peuvent le faire. Et je me dis qu’aussi d’autre part les parents sont responsables. Car, la surveillance manque. On est dans une société où maintenant l’enfant est abandonné, parce que bon, peut-être les parents n’ont plus le temps de l’éduquer, ni aussi savoir ce qu’il fait. Avant, c’était la grande famille élargie où tout le monde participait à l’éducation de l’enfant, on le surveillait et si ce dernier dérape, il reçoit une correction. Mais maintenant, on est dans un monde d’individualisme. Avec les appartements, on est dans un carcan où peut-être le parent ne joue plus pleinement le rôle d’éducateur et parfois, il ne sait même pas dans la journée, là où va son enfant et c’est dangereux parfois parce qu’il quitte tôt le matin, il va au boulot. Il revient le soir et en revenant épuisé, il n’a pas le temps d’intervenir dans certains cas tournant autour de la correction de l’enfant. C’est regrettable. », termine t-il de dire.

« Les chiffres des cas de noyades qui font peur »

Au Sénégal, l’augmentation des cas de noyade dans les plages est une chose qui perdure. Selon les chiffres de l’association sénégalaise des maitres-nageurs, sur 347 décès par noyade en 2021, 9 ont été enregistrés dans la ville de Dakar.

La mer tue autant que les routes. Chaque année, entre 250 et 275 personnes meurent noyées alors qu’entre 400 et 500 individus perdent la vie dans des accidents de la circulation. Dans la période de janvier au 12 juillet dernier, il a été enregistré 89 décès sur 110 cas de noyade signalés. C’est une hécatombe. Colonel Papa Michel Diatta, du Groupement des sapeurs-pompiers, rappelle que les plages interdites aux baignades enregistrent plus de victimes. Même si le pays a connu une chute du nombre de décès en 2021, la raison est liée à la survenue de la pandémie du Covid-19, qui avait entraîné l’interdiction des plages dans le cadre du train de mesures prises pour limiter la propagation du virus.

« La participation de l’Etat du Sénégal »

«Nous aurons trois catégories de plage. La première concerne les plages où la baignade est autorisée. La deuxième concerne celles où la baignade est interdite et la troisième où il y aura des zones aménagées, balisées, surveillées, pour permettre une plus grande efficacité dans notre action», précise le ministre de l’Intérieur Antoine Diome, qui présidait ce mardi 12 juillet 2022, la réunion du Comité de Pilotage du Protocole d’Accord de partenariat portant sur la maîtrise durable des noyades dans les zones de baignade et de traversée par EMBARCATION. Il ajoute : «L’objectif recherché, poursuit-il, est d’arriver à avoir un plan définitivement approuvé avant la fin du mois de juillet.» Pour sa mise en œuvre, Antoine Diome pense qu’il faudrait «y apporter un soin particulier en lien avec les collectivités territoriales sous l’égide des deux organisations faîtières que sont l’Association des départements du Sénégal et l’Association des maires du Sénégal».
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