Greenpeace Afrique et les communautés ont procédé ce samedi 16 Juillet, à la Place du Souvenir Africain, au lancement officiel de la campagne dénommée " #AnaSamaJen" (où est mon poisson).
Avec la rareté et la cherté du poisson, la question "AnaSamaJen" est désormais sur toutes les lèvres et n'épargne aucune bourse. Au vu de cette situation « préoccupante », Greenpeace Afrique a jugé bon d'agir en lançant ce samedi la campagne «Ana Sama Jen ». L'événement a vu la participation massive de femmes transformatrices, des acteurs de la pêche et du public intéressé par les questions halieutiques. Ces dernières et plus particulièrement les femmes transformatrices subissent de plein fouet cette conjoncture.
« Ce sont nos mères qui nous ont légué le métier de la transformation de poisson. Mais on a remarqué que depuis des mois voire des années on peine à trouver des sardinelles (yaboy) éléments de base de notre activité. Comment va-t-on vivre sans cette ressource ? », déplore Fatou Samba.
La campagne «Ana Sama Jen » compte se dérouler sur 6 semaines avec une caravane qui va sillonner l'intérieur du pays et les pays voisins tels que la Mauritanie et la Gambie. Abdoulaye Ndiaye, chargé des océans à Greenpeace déroule le programme des activités prévues: « Cette campagne va s'articuler à une tournée qui va passer un peu partout au Sénégal. Et dans cette tournée, on compte faire un renforcement des capacités des acteurs de la pêche sur la gestion durable, sur la communication et l'utilisation des moyens numériques. On compte aussi lancer des pétitions pour demander une gestion durable des ressources, plus de transparence dans le secteur de la pêche et une reconnaissance juridique des femmes transformatrices de poisson. On va aussi projeter des films sur les problématiques halieutiques afin de conscientiser les populations sénégalaises sur l'importance de la gestion durable des ressources halieutiques. Donc, c'est une tournée citoyenne».
Chaque année, plus d'un demi-million de tonne de poissons sont pêchés dans les eaux d'Afrique de l'Ouest pour être transformées en farine et en huile de poisson afin de nourrir les poissons d'élevage, le bétail et les animaux domestiques en Asie et en Europe, selon un précédent rapport de Greenpeace Afrique et Changing Markets.
"Au moment où les populations peinent à avoir du poisson dans leurs assiettes, la priorité des autorités devrait être axée sur la gestion durable des ressources plutôt que le bradage du poisson et la transformation de poisson consommable en farine et huile pour nourrir le bétail et les fermes aquacoles en Europe et en Asie. Nous espérons qu'à l'échéance des élections législatives au Sénégal, les nouveaux députés mettront cette question au centre de leur priorité déclare Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique.