Des agents de plusieurs ministères menacent de perturber le fonctionnement de l’Administration sénégalaise. Ils réclament un traitement équitable, après une augmentation des salaires dans des secteurs comme l’éducation, la santé. Ils ont annoncé la tenue de marches et sit-in après la Tabaski pour pousser le gouvernement à corriger les «disparités».
Par Aliou DIALLO – En procédant à une augmentation des salaires dans certains secteurs, le Gouvernement avait ouvert la boîte de Pandore. Las d’attendre leur part, des fonctionnaires de plusieurs ministères sont sortis de leur réserve pour réclamer la hausse de leurs émoluments. Et, il y a une sérieuse menace de paralysie qui plane au-dessus du secteur public. Elle a été brandie hier par les membres du Collectif des travailleurs de l’Administration issus de 12 ministères. En conférence de presse, ils ont déclaré qu’ils vont mener des marches et sit-in pour un traitement équitable dans la Fonction publique. Ils demandent la généralisation de l’indemnité de logement, de l’indemnité de sujétion et de l’harmonisation de l’indemnité de responsabilité particulière. Or, le Président Sall avait annoncé une augmentation conséquente des salaires de tous les agents de l’Etat d’une valeur estimée à 120 milliards de francs Cfa à partir de juin 2022. Mais les membres du collectif disent constater «à leur grande surprise, que seuls les salaires des enseignants, des agents de la santé, de l’Armée, des secrétaires d’administration, des administrateurs civils, entre autres, ont été revalorisés». «Le Collectif des agents de l’Administration fustige rigoureusement cette attitude discriminatoire de l’Etat du Sénégal vis-à-vis de ses propres agents dont le seul tort est de prôner le dialogue avec les autorités de tutelle, en lieu et place d’observer des grèves répétitives dont les conséquences seraient incommensurables pour les usagers du service public», assène Oumar Dramé, secrétaire administratif du Syndicat des travailleurs de la pêche, porte-parole du jour. Avec ses collègues des ministères du Tourisme, de l’Urbanisme, du Travail, de l’Agriculture, de l’Elevage, du Développement communautaire, de l’Enseigne-ment supérieur et de la Justice, ils se considèrent comme des laissés-pour-compte. Ils trouvent «inadmissible» qu’il n’y ait pas d’équité salariale chez les agents d’une même hiérarchie. «On constate que parmi les agents dans les autres ministères, il y a ceux qui ont déjà une indemnité de logement de 100 mille F Cfa, une indemnité de responsabilité particulière avoisinant les 600 mille F, 250 mille F, 160 mille F, 140 mille F, une indemnité de sujétion et d’autres indemnités alors que ces agents des ministères qui sont là, ils n’en bénéficient aucunement par rapport à ces indemnités ou moyennement une infime partie», dénonce encore Oumar Dramé. Et d’ajouter : «Par exemple, ceux qui sont là, si on comprend l’indemnité de responsabilité particulière au moment où certains ont 600 mille F Cfa, le maximum d’entre nous qui sont de la hiérarchie A ont 70 mille F Cfa.» Toutefois, ces agents qui montrent leur disponibilité à discuter avec l’Etat demandent «l’ouverture sans délai, de négociations sérieuses et sincères».
Il faut rappeler que le ministre des Finances et du budget avait annoncé le 10 juin dernier, lors du point de presse du gouvernement, que les autres agents de la Fonction publique seront pris en compte dans la revalorisation des indemnités. Il avait annoncé qu’une étude «est en cours» et des propositions allaient être soumises au président de la République avant la fin du mois de juin. L’objectif était de régler ce besoin général de réajustement ou revalorisation du système indemnitaire des agents de la Fonction publique.