« L’interdiction de s’identifier à une communauté ou à une région apparaît explicitement dans les statuts des partis politiques », rappelle l’ancien ministre-conseiller, Moustapha Diakhaté. Pour lui, néanmoins dans les faits, force est de constater que les responsables politiques ont des tendances identitaires notamment religieuses et ethniques dans leurs discours.
« Il s’agit d’insérer, dans la loi sur les partis politiques, dans le code électoral, des dispositions portant interdiction, à vie assortie de peines sévères de prison et de fortes amendes de militer, de diriger une formation politique à quiconque affiche son appartenance religieuse, régionale ou ethnique », suggère Moustapha Diakhaté.
Au Sénégal, il est formellement interdit qu’un parti politique s’identifie à une race, une ethnie, un sexe, une religion, une secte, une langue ou une région conformément à l’article 4 de la Constitution du 22 janvier 2001 et à l’article 2 de la loi 81-17 du 6 mai 1981 au sujet du multipartisme intégral.
Selon M. Diakhaté, on ne peut pas interdire aux partis politiques de se réclamer d’une religion et laisser des religieux assumer des fonctions honoraires ou dirigeantes dans les partis.
« En raison de leurs fonctions particulières, il doit être interdit aux religieux d’être militants, dirigeants de parti politique comme les magistrats, les personnels des Forces armées et de Sécurité. Pour la sauvegarde de la cohésion nationale, du vivre ensemble et de la laïcité », estime-t-il.