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Soumbédioune : l’impatience le dispute à l’inquiétude chez les vendeurs de moutons
Publié le mardi 5 juillet 2022  |  Agence de Presse Sénégalaise
Anta
© aDakar.com par DF
Anta Sarr offre des moutons aux familles démunies
La déléguée générale à la protection sociale et à la solidarité nationale, Anta Sarr a procédé, mardi à Dakar, au lancement de la distribution de moutons et des appuis financiers aux familles vulnérables à l`occasion de la Tabaski.
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Les vendeurs de moutonsé de Soumbédioune sont partagés entre l’impatience et l’inquiétude, à cause de la faible affluence des clients, alors que la fête de Tabaski, prévue dimanche prochain, se rapproche à grands pas dans un contexte économique marqué par une forte hausse de l’inflation.

Thierno Sarr, un vendeur de moutons établi dans cette partie de la Gueule tapée, indique que la fête survient cette année dans un contexte de morosité économique.

"Ça ne bouge pas encore (…). Seuls quelques clients viennent pour s’enquérir des prix des moutons", déclare-t-il, signalant que, pour le moment, les acheteurs ne se bousculent pas sur le marché.

Au sein de son troupeau, les prix des moutons varient, dit-il, entre 150.000 francs CFA pour les béliers de taille moyenne et 300.000 francs CFA pour les plus gros béliers.

"On ne voit pas assez de moutons comme les années précédentes (…)’’, observe-t-il, expliquant que c’est peut-être le manque d’espace qui est à l’origine de cette situation, notamment pour les opérateurs qui viennent de la sous-région.

"On ne doit plus attendre l’approche de la fête (...). L’Etat doit prévoir des espaces pour ceux qui s’investissent dans ce secteur. Ça permet de travailler dans de bonnes conditions et d’encourager les opérateurs’’, lance-t-il.

Le son de cloche est presque le même chez Mamadou Lamine Diédhiou. Le vendeur est debout à côté d’un troupeau de moutons auquel il est en train de servir de l’aliment de bétail.

"Il est difficile de trouver des clients. Les rares qui arrivent, sont à la recherche de moutons bon marché, alors qu’il est aujourd’hui difficile de trouver un mouton à 80.000 francs CFA", déclare-t-il.

L’éleveur propose des prix compris entre 130.000 francs CFA et 400.000 francs CFA pour ses moutons. Selon lui, la cherté des bêtes s’explique surtout par la forte augmentation enregistrée par le prix de l’aliment de bétail.

A la recherche d’un bouton à sacrifier pour la grande musulmane, Moussa Diop semble déçu de ne pouvoir s’entendre sur le prix avec un vendeur.

"Tout est cher sur ce marché. Ils vendent à 150.000 francs CFA les moutons qui coûtaient 60.000 francs CFA l’année dernière", déplore le client, qui espère trouver un bélier avant l’Aid el-Kébir.

Pour lui, la hausse généralisée des prix est à mettre sur le compte de la crise économique qui sévit actuellement. Il appelle l’Etat du Sénégal à travailler à assurer l’autosuffisance du Sénégal en moutons, afin d’éviter de toujours se retrouver dans une pareille situation.

Si certains vendeurs éprouvent du mal à trouver des clients, d’autres, par contre, ont trouvé le moyen d’écouler leurs moutons bien avant l’Aïd el-Kébir.

Habillé d’un tee-shirt vert au dos duquel est inscrit le nom de sa bergerie, Issakha Niang assure avoir vendu la moitié de son troupeau grâce à un partenariat avec un réseau de transfert d’argent qu’il approvisionne dans le cadre d’un jeu concours.

Le propriétaire de la bergerie Niang Family reconnaît tout de même qu’il n’y a pas beaucoup de moutons sur le marché, lesquels du reste sont chers. Cette année, il est impossible d’acquérir un mouton à moins de 100 mille francs CFA, déplore-t-il.

"Contrairement aux années passées, cette année, le très faible nombre de moutons disponibles inquiète plus d’un", ajoute Niang, assis sur un tabouret au boulevard Martin Luther King, dans le quartier de la Médina.

"L’offre ne répond pas encore à la demande. C’est pourquoi, certains citoyens craignent une pénurie de moutons et une hausse des prix’’, explique l’éleveur.

Pour la Tabaski 2022, les besoins en moutons restent maintenus à 810.000 têtes dont 260.000 pour la région de Dakar", a indiqué récemment le ministre de l’Elevage et des Productions animales.

Aly Saleh Diop juge ’’assez satisfaisante’’ la situation d’approvisionnement du marché local en moutons.
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