Après 190 jours de détention, le secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (Ujtl) a humé hier l’air de la liberté. Le président du Tribunal correctionnel de Dakar a ordonné sa mise en liberté provisoire sollicitée par les avocats de la défense à la fin des débats d’audience. Le parquet ne s’est pas opposé à cette demande de mise en liberté provisoire qui a suscité des applaudissements nourris du coté des nombreux Libéraux venus apporter leur soutien au secrétaire général de l’Ujtl.
Bara Gaye comparaissait pour «actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves et à enfreindre les lois du pays, offense au président de la République». Des faits que le prévenu a rejetés dans un premier temps. Mais quand le juge lui a fait écouter à travers un ordinateur ses propos tenus lors d’une manifestation à Mbacké, Bara Gaye a vite fait de se rétracter en soutenant qu’il ne reconnaissait qu’une partie des propos qui lui sont attribués.
Par rapport au terme gordjigen (homosexuel) qu’il aurait utilisé pour qualifier Macky, M. Gaye indique qu’il a seulement dit gorjigen yi (les homosexuels), ajoutant que c’est la foule qui a repris en chœur pour dire gorjigen leu (c’est un homosexuel). Selon lui, c’est Macky Sall en personne qui lui a appris à parler devant une autorité et il le reconnaît, par conséquent, comme une institution qui représente les Sénégalais au niveau national et international. De l’avis du parquet, «la matérialité des faits ne souffre d’aucune contestation, car c’est en connaissance de cause» que Bara Gaye a «appelé à la révolution». Le procureur a requis 6 mois ferme contre le prévenu. La défense a plaidé la relaxe pure et simple, convaincue que leur client est un «prisonnier politique». Bara Gaye est libre, mais sera fixé sur son sort le 21 janvier prochain.