Le ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des territoires, Oumar Guèye, a annoncé, vendredi, à Dakar, qu’un corridor alimentaire sera bientôt mis en place pour la livraison des produits céréaliers bloqués en Ukraine, grâce notamment à l’intervention récente du chef de l’État lors de sa visite en Russie.
"Le voyage historique du président de la République à Sotchi, en Russie, pour y rencontrer son homologue’’ russe "commence déjà à donner des résultats tangibles, dans le sens de la mise en place d’un corridor pour la livraison" de céréales comme le blé et le maïs, a-t-il déclaré.
M. Guèye, également porte-parole du gouvernement, s’exprimait à l’occasion de la conférence de presse dénommée "Le gouvernement face à la presse."
Le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, était également présent à cette rencontre d’échanges avec les journalistes sur les questions d’actualité, de même que ses collègues Mamadou Talla (Éducation nationale) et Dame Diop (Emploi, Formation professionnelle, Apprentissage et Insertion).
Le porte-parole du gouvernement souligne que la guerre actuellement en cours en Ukraine est ressentie "partout à travers le monde et plus particulièrement dans nos pays en développement".
"Parmi les secteurs les plus touchés, figurent en bonne place le secteur de l’énergie et le secteur des denrées de première nécessité, avec notamment les produits céréaliers", a ainsi indiqué Omar Guèye.
Selon lui, "malgré les efforts substantiels consentis" par le gouvernement sénégalais, avec les instructions données par le chef de l’État, Macky Sall, "pour éviter une tension" sur les produits alimentaires, "la situation demeure préoccupante pour le Sénégal et à travers le monde."
"Actuellement en Ukraine, plus de sept millions de tonnes de blé et à peu près le même montant en maïs sont bloquées", a relevé le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.
S’y ajoute que selon lui "l’appréciation du dollar par rapport à l’euro est passée de 500 à 625 FCFA. Rien que cela aurait suffi pour justifier la hausse des prix’’, et "pour couronner le tout, le prix du baril de pétrole est également passé de 75 dollars à entre 105 et 110 dollars".
"Tous ces éléments exogènes, combinés à l’effet de la Covid, sont à l’origine de la non-disponibilité et par conséquent de la hausse exponentielle" des prix, "compte tenu de la loi de l’offre et de la demande, des produits de grande consommation tels que le blé, l’huile, l’énergie, le sucre et le riz", a indiqué M. Diallo.
"Jusqu’ici, les renonciations fiscales et les subventions de l’Etat ont permis de maintenir" les prix à leur niveau actuel, a relevé Abdoulaye Daouda Diallo, selon qui "le gouvernement a pris le parti de subventionner jusqu’à être rattrapé par la vérité des prix."
Le ministre des Finances et du Budget assure que "même si la situation est difficile, l’Etat a les moyens de faire face."
"Pour le moment, nous ne touchons pas aux investissements parce que nous gardons en ligne de mire la croissance. Mais nous sommes résolument déterminés à soutenir les ménages dans la limite de nos possibilités budgétaires", a-t-il déclaré.