Le syndicat des travailleurs civils de l’hôpital Principal de Dakar ne décolère pas. Il vient de décréter une grève de 72 heures à partir de ce mercredi 08 juin 2022. Ces travailleurs dénoncent ce qu’ils considèrent comme une absence totale de considération envers les paramédicaux, le refus d’augmentation de salaires pour les contractuels et des indemnités pour les acteurs de la santé. Interpellé par SeneNews , Abdoulaye Thiaw, secrétaire du syndicat travailleurs Civils de l’hôpital Principal de Dakar n’a pas mâché ses mots; il accuse le gouvernement de faire dans le dilatoire sur les payements.
Le patron du syndicat des travailleurs Civils de l’hôpital Principal n’y va pas de main morte quand il s’agit de défendre ses camarades. D’ailleurs, il estime que leurs celles d’entre eux qui sont mises en cause dans l’affaire de la mort des 11 bébés à Tivaouane sont injustement arrêtées. Quoi de plus normal donc que d’exiger leur libération immédiate et sans condition puisque, estime-t-il, la place de ces vaillantes dames n’est pas la prison, mais plutôt les salles de soins.
« Les syndicats de la santé avaient déposé une plate-forme pour les indemnités. Après d’intenses négociations, on a convenu de la signature d’un protocole d’accord mais son application a posé problème », rappelle Abdoulaye Thiaw qui campe ainsi le décor de leur mécontentement. Pour lui, il y a une discrimination entre les agents d’un même service qui ne dit pas son nom. Puisque « quand , il s’agissait de payer des indemnités, seuls les étatiques ont été payés( les fonctionnaires) tandis que les contractuels des autres établissements de santé ont été laissés en rade ».
Abdoulaye Thiaw ne comprend pas ce manque d’égard, d’autant plus le système de santé sénégalais est majoritairement composé de contractuels. « On trouve ça injuste quand on a accordé des avantages au personnel de santé de façon discriminatoire. Ses avantages devraient être repartis de manière uniforme entre tous les agents du secteur« , a avancé le syndicaliste qui déplore le non paiement de la prime aux contractuels de la santé constaté à la fin du mois. « À la fin du mois de mai, nous avons malheureusement constaté que ces indemnités étaient payées uniquement aux fonctionnaires. Les contractuels de la santé qui représentent deux fois le personnel fonctionnaire ont été ignorés« .
Pour les travailleurs de l’hôpital principal, il est hors de questions de continuer de servir tant que la situation n’est pas rétablie. Face à ce qu’ils considèrent comme une injustice, les camarades de Thiaw refusent d’avaler des couleuvres et se mettent en ordre de bataille. « Il faut que l’Etat puisse refaire le point avec ceux qui sont oubliés et que les contractuels du syndicat de santé soient pris en compte. C’est pourquoi la fédération des syndicats de la santé a décidé de décréter un mot d’ordre de grève de 72 heures qui démarre aujourd’hui et se termine vendredi inchalah« .
Par ailleurs, le dirigeant syndical s’indigne du fait que les paramédicaux soient considérés comme le maillon faible du système. Ce qui fait d’eux les agneaux du sacrifice à chaque fois qu’il y a problèmes. Pour Abdoulaye Thiaw, c’est un grand tort que l’Etat leur fait en les jetant en pâture quand des hôpitaux sont sous les projecteurs à cause de certaines défaillances, là où les médecins sont protégés. C’est pourquoi il exige la libération de leurs camarades injustement arrêtées à Tivaouane. « Nous exigeons la libération du personnel paramédical de Tivaouane qui a été injustement arrêté parce que ces paramédicaux n’ont pas la responsabilité de gérer des problèmes électriques ou des installations pour éteindre le feu en cas d’incendie. Il y a des responsables et ce sont les chefs d’entreprise, les décideurs qui ont eu l’initiative de construire des bâtiments, de les équiper et d’y mettre la sécurité », plaide-t-il.
S’agissant du prochain plan du syndicat, le patron des paramédicaux de l’hôpital de Dakar blouse informe qu’ils vont faire des évaluations pour peaufiner une stratégie de lutte. « Une réunion d’évaluation est prévue ce vendredi soir qui va regrouper tous les secrétaires généraux de la fédération des syndicats de la santé » , a t-il tenu à préciser. De l’évaluation de cette première phase de la lutte et de la réaction des autorités par rapport à leur mouvement d’humeur dépend la suite à envisager. Ce qui laisse augurer des lendemains sombres dans le secteur de la santé, notamment dans le sous-secteur de l’hôpital principal de Dakar.