L`Etat vient d’augmenter leurs salaires. Cette mesure s’ajoute à ses efforts pour le renforcement des effectifs, l’amélioration de la formation et la modernisation des équipements des forces de défense et de sécurité.
Chaque élément de l’armée, de la gendarmerie et de la police a certainement noté avec satisfaction, en cette fin du mois de mai, une hausse de son salaire. Et s’il est un poil sourcilleux, il a pu remarquer que celle-ci concerne la rubrique «prime de risque» de sa fiche de paie.
Les augmentations en question varient entre 75 000 et 400 000 francs CFA, selon le journal Le Quotidien, qui a donné l’information dans son édition du lundi 30 mai. Elles surviennent en même temps que celles accordées aux enseignants et aux agents de santé.
Mais, à la différence de ces derniers, les forces de défense et de sécurité n’ont rien réclamé ouvertement. Pour être servies, en effet, elles ne sont pas parties en grève et n’ont pas joué avec les nerfs de membres du gouvernement lors d’interminables négociations. Elles sont restées la «grande muette», même si la plupart d’entre elles, comme la majorité des ménages sénégalais, ressentent actuellement sur leur pouvoir d’achat les effets néfastes de la crise de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine.
Seule une volonté politique a suffi. Celle-ci est certes dictée par un contexte volatile, mais elle a été en tout cas mainte fois clamée par le Président Macky Sall. «Je renouvelle mon soutien à ceux et celles parmi vous qui sont déployés au service de la paix dans le monde, et en opérations pour la défense de l’intégrité territoriale, et la lutte contre la criminalité transfrontalière et le pillage de nos ressources naturelles, avait lancé le chef de l’Etat le 3 avril dernier, à la veille de la fête de l’Indépendance. J’ai donné ordre à nos Forces de défense et de sécurité de poursuivre sans répit ces opérations jusqu’à ce que tous les objectifs assignés soient atteints.»
Macky Sall s’était empressé d’ajouter : «Les hommes et femmes qui ont choisi le métier des armes pour défendre les intérêts vitaux de la nation, au péril de leur vie, méritent notre soutien et notre gratitude. C’est pourquoi je tiens à l’amélioration constante des conditions d’existence de nos soldats, l’efficacité opérationnelle de leurs missions et la quiétude de leurs familles.»
Ces paroles ont été suivies d’actes. Avant l’augmentation de leurs revenus, les forces de défense et de sécurité ont vu leurs effectifs, leur formation ou leurs équipements renforcés. Chaque corps ayant été servi selon ses besoins spécifiques.
Menaces multiformes
Au mois d’avril dernier, le Sénégal a passé une commande de huit obusiers LG1 de 105 mm, et de munitions. Le vendeur, le groupe industriel français de l’armement Nexter, soulignait dans un communiqué repris par L’Observateur dans son édition du 5 mai, que cette arme peut semer les radars lorsqu’elle est utilisée à basse altitude.
Durant le même mois, signale le journal du Groupe futurs médias, le Marine nationale a réceptionné le premier des trois patrouilleurs hauturiers commandés au français Piriou. Le deuxième était à ce moment-là, d’après la même source, en phase d’équipement et le troisième était presque assemblé.
L’Armée de l’air n’est pas en reste. Elle s’est dotée de trois avions CN-235, selon L’Observateur. Qui signale que ces appareils sont utilisés pour la surveillance maritime, mais également les évacuations médicales, le déploiement de troupes etle transport de civils. La liste des acquisitions pour l’armée et la police ces dernières années n’est pas exhaustive.
«Le Président Macky Sall a mis des moyens importants pour augmenter la capacité de manœuvre de l’Armée sénégalaise, avait souligné, toujours dans L’Obs, le colonel de la gendarmerie Abdoul Aziz Ndao. Il y a aussi la création de beaucoup de centres pour permettre la formation, le renforcement de l’entraînement des hommes. Ce sont de très bonnes choses à saluer.»
Ces attentions du chef de l’Etat, chef des armées, arrivent à point nommé. Elles surviennent dans un contexte où les forces de défense et de sécurité sont très sollicitées. Ces dernières sont en effet confrontées à des menaces multiformes et de plus en plus pressantes : insécurité galopante, grand banditisme, activités malveillante de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), mouvements djihadistes dans les pays limitrophes…