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Racine Sy (président du FOPITS): “La BNDE nous a déçus. Cette banque n’est pas patriote“
Publié le samedi 14 mai 2022  |  Enquête Plus
L`IPRES
© aDakar.com par DG
L`IPRES lance ses cartes biométriques en faveur des retraités
Dakar, le 6 septembre 2019 - L`Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES) a procédé, jeudi, au lancement de ses cartes biométriques. Elles sont destinées aux retraités pensionnaires de l`institution. Photo : Mamadou Racine Sy, Président du Conseil d`administration de l`IPRES
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La réunion qui a réuni, hier, les acteurs du secteur privé touristique et leur ministère de tutelle pour faire l’évaluation du Crédit hôtelier et touristique, a servi de tribune au président de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique du Sénégal (Fopits) pour dire tout le mal qu’il a de la BNDE, incapable de financer les acteurs du secteur.

Hier, une rencontre organisée par le ministère du Tourisme et des Transports aériens (MTTA) a réuni, pendant plusieurs heures, des acteurs du secteur privé touristique regroupés au sein de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique du Sénégal (Fopits), les responsables de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE) et de la INSIA banque.

Prenant la parole, le président du Fopits, Racine Sy, dans la lignée de ses dernières sorties, n’a pas pris de gants pour dire tout le mal qu’il pense de l’accompagnement de l’une des banques choisies par l’État pour accompagner les acteurs du secteur, en l’occurrence la BNDE. Il souligne qu’ils ont vécu un séisme et l’État a mis des ressources pour les aider. Mais ils ont constaté des retards qui ne s’expliquent pas. La NSIA banque, selon lui, est à féliciter ; ce qui n’est pas le cas pour la BNDE.

‘’Nous sommes déçus de l’attitude de la BNDE. C’est une banque nationale qui n’est pas patriote. Vous n’avez pas répondu à nos attentes, ni étiez à la hauteur. On s’est battu pour que vous soyez partie du dispositif. Mais, actuellement, tout le monde a peur de vous. On n’a pas, par contre, regretté d’être avec la NSIA banque qui a financé plusieurs projets qui sont estimés à 7,67 milliards. Actuellement, je pense que mieux vaut qu’on se quitte dans de bonnes conditions. On ne peut pas comprendre que, sur un montant de 5 milliards, vous, de la BNDE, n’ayez financé que deux projets d’un coût de 280 millions. Au total, nous avons plus de 1 100 projets’’, se désole M. Sy.

Poursuivant sa diatribe, il a ajouté : ‘’Quand une banque se permet de demander une garantie de 80 %, ça devient inquiétant. Une entreprise qui est déjà fatiguée, qui a des emprunts ailleurs, si on lui demande de faire d’autres garanties, comment elle pouvait s’en sortir ? Je me demande comment on peut prétendre accompagner la politique d’un État, si vous ne prenez pas une part de risque. Une banque, c’est aussi des risques. Quand l’État prend 70 % et l’entrepreneur 10 %, les 20 % au moins, les banques doivent les prendre aussi. Sinon, à quoi elles servent ? Une banque qui est incapable de prendre des risques, elle sert à quoi ? Surtout dans un cas pareil où on doit montrer son patriotisme’’, a tonné Racine Sy. Qui est d’avis que c’était de l’économie qui était en jeu.

Jamais, poursuit-il, l’État n’allait donner autant de garanties, s’il n’avait pas en face de lui un phénomène jamais connu dans le monde. Il est important, selon le président du Fopits, de revoir et de renégocier avec les banques, pour leur demander d’alléger les conditions qu’elles imposent, vu que tout le monde n’est pas dans les conditions de les supporter. Qu’il faut faire confiance aux gens.

Le président du Fopits de poursuivre, très remonté : ‘’Il y a plus de 1 100 entreprises touristiques qui existent au Sénégal. Il n’y a pas 20 dossiers qui ont été financés pour la relance. Cela veut dire qu’il y a 0,02 % qui a été financé. Sur 700 dossiers, une vingtaine a été financée. Au niveau des banques, on nous fait perdre du temps. Les dossiers sont en sursis. Nous n’avons pas le temps de les attendre. Si elles attendent que les gens meurent pour les financer, cela n’aura pas de sens. Nous sommes inquiets de la lenteur avec laquelle les dossiers sont examinés. Je le précise, nous n’avons pas de problème avec notre ministre. Tout ce que je dis aussi, tous les acteurs le cautionnent. Tout ce que je dis les engage.’’

Ainsi, selon l’évaluation que les acteurs ont faite, entre les deux banques qui ont été choisies, la NSIA banque a été à la hauteur. Ce qui n’est pas le cas de la BNDE. Il précise que leur secteur n’a pas de problème personnel avec leur ministre de tutelle qui est toujours à leur écoute.

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RÉUNION D’ÉVALUATION DU CRÉDIT HÔTELIER ET TOURISTIQUE

Alioune Sarr liste les bons et les mauvais points

Le ministre du Tourisme et des Transports aériens a présidé, hier, une réunion d’évaluation du Crédit hôtelier et touristique, avec les acteurs du secteur privé touristique. Alioune Sarr a montré les efforts faits par l’État pour sauver ce secteur fortement touché par la pandémie de la Covid-19 et proposé des solutions de sortie de crise.

Le ministre du Tourisme et des Transports aériens (MTTA) est d’avis que ses équipes ont assuré une gestion efficace et inclusive de la phase de résilience du secteur. Car, en rapport avec le ministère des Finances, 354 établissements d’hébergement touristique, 123 agences de voyages, 281 restaurants de tourisme et 1 140 artisans et guides touristiques ont été financés.

Ainsi, Alioune Sarr renseigne que l’État a amorcé, difficilement, mais sereinement, la relance des activités, avec un nouveau mécanisme de financement par effet de levier, rendu possible grâce aux conventions de partenariat signées avec la NSIA Banque et la BNDE, pour atteindre un montant global de 50 milliards, conformément à la volonté du chef de l’État.

‘’Nous allons continuer à conjuguer nos efforts, afin que la relance puisse connaitre plus de succès que la résilience, notamment en sa composante ‘Financement des investissements’. À travers son programme de résilience, le Crédit hôtelier et touristique a financé, dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie, environ 2 000 pour un montant de 10 milliards F CFA. Les bénéficiaires de ces financements sont répartis ainsi qu’il suit : 354 établissements d’hébergement touristique (hôtels, auberges, campements, etc.), 123 agences de voyages, 281 restaurants de tourisme et 1 140 artisans et guides touristiques’’, a listé le ministre.

Toujours dans le cadre de la relance de l’activité touristique, poursuit Alioune Sarr, ‘’le ministre des Finances et du Budget et le ministre du Tourisme et des Transports aériens, avec les deux banques partenaires, la BNDE et la NSIA banque, ont mis en place une ligne de financement de 75 milliards de F CFA destinés exclusivement aux investissements, à l’aide d’un effet de levier’’.

En effet, explique-t-il, dans le cadre de ce mécanisme, l’État met en place un fonds de garantie et les banques partenaires lèvent des fonds avec un effet multiplicateur pour financer les besoins en investissement des entreprises. En 2021, poursuit le ministre, l’État a mis en place un fonds d’amorçage de garantie de cinq milliards de francs CFA dans chaque banque partenaire pour le démarrage du programme, condition nécessaire pour la mise en œuvre de l’effet de levier, conformément aux exigences du régulateur bancaire et des clauses obligatoires des accords de Bâle.

47 des 115 dossiers de demande de financement d’investissement approuvés

Pour ces ressources destinées au financement en investissement, le Crédit hôtelier et touristique a étudié, à travers son comité de gestion, 115 dossiers de demande de financement d’investissement dont 47 ont été approuvés pour un montant total de 19,59 milliards F CFA et transmis aux banques partenaires. De ce montant, 9,56 milliards ont été approuvés par le comité de crédit des banques dont 4 milliards F CFA déjà mis en place. Le ministre de lancer à l’assistance : ‘’Je voudrais demander à tout un chacun de travailler à l’effectivité de la relance qui passera inéluctablement par la mobilisation des travailleurs pour relancer les entreprises, l’ouverture d’un dialogue permanent au sein des entreprises pour instaurer un climat social apaisé, gage de productivité, la diversification de l’offre touristique, en proposant de nouveaux produits pour plus de compétitivité. Il faut que vous vous réunissiez en permanence.’’

Le ministre sermonne la BNDE

Ensuite, le ministre Alioune Sarr a aussi marqué son étonnement des pratiques de la BNDE, avant de l’enfoncer. Après avoir promis de l’accompagner, car elle ‘’a été présente, au moment où tout le monde (les) fuyait’’, il a déclaré : ‘’N’empêche, je pense qu’il se peut que votre manque de résultats, dans le cadre des financements, soit dû au fait que vous ne vouliez pas, au début, qu’aucune autre banque ne soit associée dans ce projet. Et vous savez que l’État est là pour tout le monde. On ne peut pas comprendre que sur les 5 milliards que vous avez avec vous depuis une année, vous n’avez financé que moins de 300 millions.’’

Ceci est d’autant plus incompréhensible aux yeux du ministre, que ‘’le ministre des Finances avait fait des gages fermes pour donner des ressources, si vous parvenez à financer les 5 milliards ; ce qui n’a pas été le cas. Il a été obligé de résilier le contrat ; ce qui se comprend. Mais on va lui envoyer un courrier pour qu’elle vous remette dans le dispositif. Mais il faut être clair : l’État est là pour être proche de la population. Donc, c’est insensé de laisser 5 milliards sur place, pendant une année’’, a sermonné le ministre. Alioune Sarr pense que les banques doivent presser le pas et accélérer les dossiers, en réduisant au minimum le processus. Il déclare qu’à la prochaine réunion, l’ensemble des dossiers qui sont en instance doivent être traités.

Accusé de tout bord, le DGA de la BNDE s’est défendu, en soutenant que le traitement du dossier démarre quand tous les éléments sont complets. Cela peut prendre, selon Babacar T. Ndiaye, de 15 jours à un mois. Il a, par la suite, fait une communication basée sur des termes techniques, avant de donner la garantie au ministre qu’ils vont réussir le projet, s’ils ont un taux de couverture de plus de 70 %.
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