Au Sénégal, alors que les deux principales coalitions de l’opposition viennent de conclure une alliance pour les législatives du 31 juillet face au régime du président Macky Sall, les investitures provoquent des remous. Plusieurs partis et mouvements membres de Yewwi Askan Wi, la coalition créée autour d’Ousmane Sonko et Khalifa Sall, dénoncent ce vendredi des « calculs politiciens » et une procédure « antidémocratique » dans la constitution des listes.
Avec notre correspondante à Dakar, Charlotte Idrac
« Un esprit stalinien, clanique, de copinage » a fait qu’une « minorité s’est arrogée la totalité des postes électifs », selon les neuf formations politiques membres de Yewwi Askan Wi.
Parmi les signataires, il y a l’ancien ministre Moustapha Guirassy qui s'agace : « La charte a été bafouée ! Si nous ne sommes pas en mesure de respecter nos accords au sein de notre coalition, ne me faites pas espérer autre chose. Il faut que l'on revienne aux fondamentaux de la coalition Yewwi Askan Wi. il faut moins d'égo et accepter les remarques, la démocratie interne. C'est comme ça que l'on peut bâtir une coalition forte. »
Certains responsables accusent directement Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar, l’un des leaders de Yewwi Askan Wi. Pour Aida Niang, du parti Bess Du Nak, il ne s’agit pas « de frustrations », mais d’« incompréhensions ». Elle dénonce un « mépris » : « Il y a des principes de concertation, de co-construction, de co-élaboration qui ont été à la base de la mise en place de la coalition de Yewwi Askan Wi. Et nous nous sommes réveillés, un beau jour, nous avons vu que le principe même de dire que la prochaine législature allait être de qualité a été biaisé et trahi. »... suite de l'article sur RFI