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La finance islamique a un ’’avenir prometteur’’ au Sénégal, selon un expert
Publié le mercredi 4 decembre 2013   |  Agence de Presse Sénégalaise




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Tambacounda - La finance islamique a un avenir prometteur en Afrique et au Sénégal en particulier où plusieurs expériences de ce mode de financement ont été mises en œuvre, a indiqué mardi Ahmed Ould Houédib, consultant international et expert en finance islamique.

‘’Aujourd’hui, même des banques occidentales ont des fenêtres de finance islamique. En Afrique et surtout au Sénégal, elle a un avenir qui est prometteur, parce qu’il s’agit d’un créneau porteur qu’il faut essayer de vulgariser’’, a dit Houédib, en marge de la deuxième journée d’un atelier de formation en finance islamique.

Organisé en prélude au démarrage d’une ligne de crédit islamique mise à la disposition du projet de développement de l’élevage au Sénégal oriental et en Haute Casamance (PDESOC) par la Banque islamique de développement (BID), cet atelier avait regroupé des responsables de l’administration, des représentants d’organisations d’éleveurs et de la CNCAS à laquelle la ligne de crédit a été rétrocédée.

La ligne de crédit a été rétrocédée à la CNCAS, qui ouvrira, pour l’occasion, un guichet finance islamique pour faire du crédit revolving aux éleveurs.

Le consultant international d’origine mauritanienne, a indiqué avoir participé à des expériences en la matière, comme le projet de micro-finance islamique pour le compte des PME au niveau de la Banque islamique du Sénégal (BIS).

Le financement du projet de réinsertion des arabisants, ou encore le projet d’alphabétisation PALAM ont aussi utilisé la finance islamique, a-t-il noté.

A l’opposé des banques conventionnelles, la finance islamique est basée sur l’ ‘’économie réelle’’ et rejette la spéculation, et cela a permis aux banques islamiques de résister aux crises économiques, a expliqué Houédib, lors de la première journée de formation.

Elle repose sur cinq principes, que sont l’interdiction du ‘’riba’’ (taux d’intérêt), l’interdiction du gharar (incertitude, tromperie dans la transaction), l’interdiction de financer une activité économique illicite (haram), le partage des profits et des pertes, et l’existence d’un actif sous-jacent dans toute opération financière.

La finance islamique gagne du terrain dans le monde, y compris dans les pays occidentaux, avait relevé le directeur de l’élevage, Mamadou Ousseynou Sakho, lors de la cérémonie d’ouverture de cette session de formation, avant de se demander : ‘’Pourquoi pas nous (Sénégalais) qui sommes des musulmans ?’’.

‘’Le fait que des banques comme UBS, PARIBAS aient ouvert des guichets de finance islamique est révélateur’’, a fait remarquer Houédib.

Avec une croissance annuelle d’au moins 20%, la finance islamique qui est une ‘’finance évolutive’’ a connu une ‘’croissance sans précédent’’ ces dernières années, avec des avoirs atteignant plus de 1500 milliards de dollars à travers le monde en 2011, a-t-il dit.

En tant que finance qui s’intéresse aussi bien aux grands projets d’Etat, qu’aux projets des micro et petites entreprise, c’est une finance adaptable qui ‘’répond à un problème réel de développement’’.

Initié dans les années 1970, ce mode de financement inspiré des sources de l’islam à savoir le Coran, la sunna et l’ijtihad (interprétation des jurisconsultes), a connu une expansion dans les années 1980. La Dubai islamic Bank a été la première banque islamique à voir le jour en 1975.

Elle a été mise au point pour se conformer aux principes de la charia islamique, tout en offrant le même niveau de satisfaction sinon plus à la clientèle, a expliqué l’expert.

En Asie, la Malaisie a été le premier pays à l’utiliser et ‘’jusqu’à la moitié de la clientèle est composée de non-musulmans’’, a-t-il dit.

Au Soudan, presque tout le système bancaire est islamique, en Mauritanie, 7 à 8 banques. Et toutes les banques occidentales ont un département finance islamique.

‘’Le Sénégal compte s’y appuyer pour réaliser son développement économique et social, en complément au financement classique qui reste l’habitude et la norme’’, avait dit l’adjoint au gouvernement, chargé du développement, Maguette Diouck qui présidait la cérémonie d’ouverture du séminaire.

Pour lui, ‘’une telle démarche permettrait d’atténuer l’insuffisance d’offre de financement aux producteurs ruraux, aux secteurs sociaux de base, au refinancement de nos institutions bancaires, aux investissements de nos PME, sans exclure les grands projets de l’Etat’’.

ADI/ASG

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