Elles sont six sages-femmes, poursuivies pour la mort d’une femme enceinte à l’hôpital il y a quelques semaines. Et leur procès, pour non-assistance à personne en danger doit reprendre ce jeudi 5 mai à Dakar.
Quatre d’entre elles sont derrière les barreaux, les deux autres en liberté provisoire. Et selon leur avocat, elles se sentent elles aussi victimes et affirment avoir suivi le protocole médical à la lettre lorsque Astou Sokhna, enceinte de 9 mois, s’est présenté à l’hôpital de Louga, à environ 200 km de Dakar. La femme, âgée d’une trentaine d’années, est décédée quelques heures plus tard après avoir demandé en vain une césarienne. Selon la presse locale, le personnel de l’établissement aurait refusé sa requête et menacé de la chasser si elle insistait.
Cette tragédie avait ému tout le Sénégal et provoqué un tollé dans le pays. Pétition, manifestations pour réclamer justice, avalanche de témoignages sur des cas similaires, de nombreuses associations sont montées au créneau pour sensibiliser sur les faiblesses du système médical.
Mais de leur côté, l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal, qui est mobilisée pour soutenir ses collègues, ainsi que plusieurs syndicats de professionnels de santé ont lancé un nouveau mot d’ordre de grève pour marquer leur solidarité.