L’une des pistes pour élucider le décès d’Astou Sokhna, survenu le 31 mars dernier au Centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga (Nord-Ouest), suggère une négligence du personnel de garde.
L’affaire de trop ? Depuis plusieurs jours, cette histoire mobilise la presse sénégalaise et alimente les discussions sur les réseaux sociaux. Les témoignages glaçants sur la déliquescence du système de santé s’amoncellent. Entre coûts hors de portée et manque d’empathie du personnel soignant, les hôpitaux sont considérés comme des mouroirs par une frange de la population.
Pourtant, le Sénégal est réputé pour la qualité de ses ressources humaines dans ce domaine. La Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar accueille des étudiants de diverses nationalités africaines.
Astou Sokhna, dont la grossesse était arrivée à terme, aurait rendu l’âme dans la plus grande indifférence. Sa famille, décidée à porter l’affaire en justice, rapporte que la défunte est arrivée à 9h30 à la maternité du Centre hospitalier régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga pour y subir une césarienne, mais a quitté ce monde au petit matin sans avoir reçu les soins adéquats.
Dans un communiqué, publié mardi soir, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé l’envoi de « trois missions distinctes sur les lieux ». La première est chargée d’effectuer une inspection administrative, la deuxième de faire l’audit technique du décès et la troisième d’apporter un accompagnement psychosocial à la famille éplorée.
L’objectif, précise la source, au-delà de connaitre les circonstances du drame, est de situer les responsabilités et de prendre les mesures appropriées. Un sit-in, en vue de réclamer justice pour Astou Sokhna, est prévu vendredi prochain à la Place de la nation de Dakar. Une pétition en ligne, allant également dans ce sens, a déjà récolté près de 80.000 signatures.