A Dakar, elles sont nombreuses ces Guinéennes d'origine qui vivent sous le poids de la société. Le manque d’intimité dans leur vie de couple demeure un tabou qu'il ne faut surtout pas aborder. Entre la cherté de la vie notamment la hausse du prix du loyer, ou un manque d’investissement de la part de leur conjoint place à une vie sans "amour".
"Aujourd'hui mon mariage bat de l'aile parce que tout ce que je réclame c'est une intimité dans ma vie de couple".
A 28 ans, Fatoumata (nom d'emprunt) est mariée depuis 6 années. La jeune femme, originaire de la Guinée, est maman de 2 petites filles de 4 et 2 ans. Alors qu’une autre journée se termine sous le coup d'une routine usante, elle s'apprête à faire coucher ses enfants.
Cette habitante de Colobane loge dans un appartement de 3 chambres et salon en colocation avec d'autres Guinéens d'origine et des Sénégalais. Fatoumata partage sa chambre d'à peine 15 mètres carrés avec son mari, ses deux filles mais aussi son beau-frère de 17 ans et sa nièce de 13 ans venue passer quelques jours.
Cette chambre exiguë est aussi encombrée : armoire, lit, bassine remplie d'ustensiles. Une chaise pour les invités et quelques valises sont disposées à gauche de la pièce. L’espace qui reste est minuscule. Pourtant dans cette chambre, dort tout ce beau monde.
Fatoumata ne partage pas le lit conjugal avec son mari. Elle dort par terre avec ses filles, abandonnant le lit à son époux qui y dort avec son frère. “Je suis dans un ménage où mon mari se soucie plus du bien-être de son frère que du mien”, confie-t-elle, comme désolée de la situation.
Pourtant, le docteur Aïda Sylla psychiatre et psychothérapeute familiale à l’hôpital Fann estime que l’intimité est primordiale dans une vie de couple, les deux partenaires doivent se constituer un nid d’amour.... suite de l'article sur Autre presse