Le gouvernement sénégalais a annoncé le rapatriement de plus d’un millier de nigériens qui s’adonnaient à la mendicité à Dakar, au Sénégal.
C’est le gouvernement du Niger qui a affrété deux vols entre les 25 et 26 mars 2022 pour rapatrier ses ressortissants dont 478 enfants, 413 femmes et 162 hommes. Ils sont tous ressortissants « de Kantché et Magaria », deux départements de la région de Zinder (centre-est), indiquent les autorités nigériennes.
La situation de ses citoyens nigériens qui mendiaient dans les rues de Dakar a été révélée après un reportage télévisé au Sénégal.
Dans un communiqué, le gouvernement sénégalais a réaffirmé sa volonté de mettre un terme à cette pratique qui porte un sacré coup à l’image du Sénégal. « Face au phénomène grandissant de la mendicité qui dégrade l’image de notre pays (…) et hypothèque l’avenir des enfants innocents, le gouvernement a décidé de prendre des dispositions fortes pour y mettre fin », indiquent les autorités sénégalaises.
L’État sénégalais entend « poursuivre devant les juridictions compétentes » tous « ceux qui entretiennent ce réseau criminel » et d’autres opérations de rapatriement de Nigériens « qui pratiquent la mendicité à l’étranger ».
Du côté nigérien, on prévoit de renforcer la surveillance sur les départs de personnes de la région de Zinder, dans le centre-est. « Il faut qu’on ait un œil sur les mouvements (surtout) des femmes dans les deux départements de Kantché et Magaria. Si une compagnie de transport embarque une femme avec plusieurs enfants sans motifs valables (…) son véhicule sera immobilisé », a déclaré Laouali Amadou Madougou, le gouverneur de Zinder. Il s’exprimait au cours d’une réunion avec les responsables des Forces de défense et de sécurité (FDS), des chefs traditionnels et des patrons des compagnies de transports.
Pour sa part, le ministre nigérien de l’Intérieur a assuré que la misère n’est pas à la base de ses départs de populations vers Dakar. « Ce n’est pas la misère qui est à la base (de ce phénomène), mais des réseaux mafieux organisés qui procèdent à la traite et au trafic de ces êtres humains », a soutenu Hamadou Adamou Souley. Il accueillait alors la première vague des rapatriés du Sénégal à Niamey.