Depuis le lancement de la vente des billets d’entrée pour le match Sénégal-Egypte de ce mardi, Diotali est sous les projecteurs. Cette plateforme, contractée par la Fédération sénégalaise de football pour la billetterie numérique et physique fait l’objet de vives critiques. Son Directeur général, Bamba Ba explique le mode opératoire et les couacs constatés.
Pouvez-vous revenir sur cette affaire de vente en ligne des tickets du match Sénégal-Egypte avec tout le bruit qui l’accompagne ?
Ce qui se passe c’est que quand on s’est rapproché de la Fédération sénégalaise de football, on leur avait proposé notre expertise sur la dématérialisation de ses services. On devait mettre une solution de vente full web, c’est-à-dire que l’ensemble des billets seront chargés sur internet. Pour avoir le billet, il fallait se connecter et l’acheter. C’est 48 000 billets au total à vendre. Mais comme c’est une première pour les responsables de la fédération, ils ont décidé de mettre en place une période transitoire avant d’aller sur du full web. Donc nous avions 20 000 tickets à vendre sur internet et ils ont tous été écoulés en 48 heures. Et le reste, les 28 000 tickets, nous les avons distribués dans notre réseau de Dakar, Thiès et Saint Louis, dans le réseau Auchan.
C’est quand même une première, une innovation, que des supporters puissent acheter des billets de match de foot en régions avant même de venir à Dakar ! Néanmoins, les gens viennent en groupes de 10 à 20 devant les points Diotali, s’organisent pour acheter des billets. Au début, on ne vendait pas plus de 5 billets par personne parce que quelqu’un peut se retrouver avec une centaine de tickets. Et là, le marché noir est alimenté. C’est comme partout dans le monde. Mais à l’heure actuelle, il n’y a plus de billets dans le réseau parce qu’ils ont été épuisés.
Est-ce normal qu’il n’y ait plus de billets à cette heure-là ?
Oui, c’est tout à fait normal. Maintenant, il y a eu des échauffourées devant des points de vente de Diotali où les policiers sont intervenus avec des grenades lacrymogènes. Mais ça, c’était pour réguler. Mais entre samedi et aujourd’hui (dimanche) une personne ne pouvait plus dépasser 2 billets.
N’est-ce pas là, justement, le problème, qu’on puisse avoir 2 tickets ou plus ?
C’est peut-être un problème de la distribution. Mais si on doit parler technique, par rapport à la qualité des billets, à leur sécurité, ça, c’est autre chose. J’ai entendu dire que sur un billet, on peut retrouver le même numéro sur 5 personnes. C’est tout à fait normal, mais quand ils se déplaceront au stade ils vont comprendre. Là où on marque « Porte 4, Tribune jaune ou rouge », cela veut dire que si vous arrivez à la porte 4, vous avez votre tribune 121 qui peut être utilisée par 300 personnes. Mais ce sont les 300 personnes qui seront au niveau de la zone 121 de la porte 4.
Ça semble compliqué…
C’est compliqué à expliquer comme ça. Arrivé au stade, si vous voyez votre porte à 200 m, il y a des barrières qui vous mènent directement à votre porte. Arrivé à votre porte, vous allez scanner votre QR Code, vous rentrez vers votre zone, directement vers votre place. Mais il n’y a pas eu de vidéo de sensibilisation, de démonstration, de simulation pour expliquer le QR Code. La fédération n’a pas communiqué sur ça, et nous, nous ne sommes que le bras technique de la fédération. On ne peut pas faire aujourd’hui le rôle de fédération sur la communication et la sensibilisation. Si on était sur une solution full web, personne n’allait connaitre qui est Diotali. Mais c’est parce qu’on a voulu vendre, comme l’a demandé la fédération, une partie des billets en physique que nous avons eu tout ce problème-là. On aurait dû démarrer depuis le 15 mars, malheureusement on a démarré ce mardi-là (22 mars).
Qu’est-ce qui explique ce retard ?
Ce sont les lenteurs administratives de la fédération, je pense. Mais tout est réglé, les tickets sont épuisés, il ne reste qu’à expliquer comment ça se passe, que chaque billet est unique, que si un billet est dupliqué à 10 personnes, c’est la première personne qui se présentera qui va y accéder.
Cela ne risque-t-il pas de créer des frustrations et de la violence au stade pour ceux qui auront leur billet mais sans pouvoir entrer ?
Je veux dire si je prends une photo de mon billet, que je l’envoie à 10 personnes par WhatsApp, ces 10 personnes là, le premier qui se présentera avec ce billet, qui sera scanné, c’est lui qui va passer, les 9 autres ne passeront pas.... suite de l'article sur Autre presse