L’ancien premier ministre Mimi Touré ne manque décidément pas d’énergie! Après sa conférence de presse avec ses camarades de Benno Bokk Yaakaar qui n’a pas fini de faire des vagues dans l’espace politique, elle a été vue hier au Forum Europe-Afrique ouvert à Marseille par le ministre français du Commerce extérieur. Dans le panel d’ouverture auquel elle a participé intitulé « Europe-Afrique: quel new deal? », Mimi Touré a d’entrée de jeu secoué le baobab en « conseillant aux élites européennes de changer rapidement et radicalement de comportements en commençant par respecter l’Afrique et les africains si l’Europe veut continuer à faire des affaires avec l’Afrique, le continent le plus riche en ressources naturelles de la planète ».
L’Afrique, dit-elle compte désormais tirer profit de tous les partenariats économiques qui s’offrent à elle notamment au niveau des BRICS (Brésil-Russie-Chine-Inde-Afrique du Sud). Mimi Touré de poursuivre « la position hégémonique de l’Europe sur la scène internationale n’est plus ce qu’elle était, l’Europe n’a d’ailleurs pas à elle seule le volume des ressources que nous recherchons pour combler notre déficit d’infrastructures et accélérer le moteur de notre développement économique et sociale. Les temps ont beaucoup changé avec l’arrivée de grands nouveaux acteurs mais les mentalités en Europe restent marquées par l’arrogance et le racisme ordinaire et à tous les niveaux. Une des manifestations a été la discrimination intolérable envers les africains extirpés des lots de réfugiés fuyant les bombes en Ukraine. Les premiers éléments d’un New Deal dans la relation Europe-Afrique serait, le respect dans tous les domaines y compris diplomatique, la lutte sincère contre le racisme sous toutes ses formes, l’exploitation et la transformation de nos produits naturels en Afrique, en collaboration avec les entreprises africaines pour créer des emplois en Afrique et un partage équitable des profits en Afrique ».
Après avoir rappelé l’histoire violente et brutale qui a caractérisé la rencontre entre l’Europe et l’Afrique à ne pas oublier par devoir de mémoire, Mimi Touré a conclu en appelant les africains a d’abord compter sur leurs propres forces et à être conscient de l’énorme potentiel du continent africain en privilégiant le commerce et la coopération intra-africaine encore très faible, à 14% alors que le commerce intra-asiatique est de 70%.