Au Sénégal, les autorités ont procédé à la mise en place d’un mécanisme visant à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030. Dans le cadre de la contribution déterminée au niveau national (CDN) de ce pays d’Afrique de l’Ouest, l’initiative baptisée « co-construction d’une stratégie de développement sobre en carbone et résiliente » sera financée par l’Agence française de développement (AFD) à travers son programme de la facilité 2050.
Le Sénégal fait un pas de plus vers l’atteinte de la neutralité carbone. Les autorités de ce pays d’Afrique de l’Ouest viennent de lancer l’initiative de « co-construction d’une stratégie de développement sobre en carbone et résilient aux changements climatiques ». Il s’agit d’un projet visant à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030.
Le projet qui sera coordonné par l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) bénéficiera du financement de l’Agence française de développement (AFD) à travers sa Facilité 2050 pour une durée de trois ans. Il sera question de concrétiser le triptyque résilience climatique, développement durable et sobriété carbone, tout en boostant les secteurs de l’énergie (production d’électricité et combustibles domestiques, efficacité énergétique), des transports, de l’agriculture, des déchets et de l’agroécologie.
La Facilité 2050 est un programme de l’AFD créée lors du One Planet Summit 2018 en France. C’est un outil de subvention qui vise à accompagner une trentaine de pays parmi les plus vulnérables ou les plus émissifs des pays en développement, parmi lesquels le Sénégal.
Miser sur le développement durable
L’objectif du programme du gouvernement sénégalais est de « répondre aux multiples enjeux de la transition énergétique dans le contexte de l’exploitation imminente des ressources pétrolières et gazières pour minimiser les effets néfastes sur l’environnement », affirme Sécou Sarr, directeur exécutif de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Enda Energie. Adama Diallo, le secrétaire général du ministère sénégalais du Pétrole et des Énergies estime que cette initiative favorise la mise en œuvre de l’Accord de Paris signé en 2015 à l’issue de la Conférence des parties sur le climat (COP 21).
Le Sénégal produit 23 % de son électricité à partir des sources renouvelables et entend doubler cette capacité d’ici à 2025. À en croire la 3e Communication nationale sur les changements climatiques au Sénégal, le profil des émissions de gaz à effet de serre par secteur montre que 49 % des GES proviennent du secteur agricole, 40 % de l’énergie, 7 % des déchets et 4 % des procédés industriels, soit une émission de 1,2 tonne de CO2 par habitant pour une population de 17 millions d’âmes.