Le tribunal régional de Matam (nord) a prononcé jeudi des peines de deux ans de prison avec sursis à l'encontre de cinq des six personnes mises en cause dans des violences préélectorales survenues en avril dernier.
Les cinq prévenus comparaissaient pour la séquestration présumée du mandataire de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) dans la communauté rurale d’Ogo, Alassane Niane, qui est par ailleurs l’inspecteur d’académie de la région.
Le sixième prévenu, qui a été acquitté, était traduit en justice parce qu’il aurait déchiré des listes électorales de BBY que devait déposer M. Niane auprès des autorités administratives, en vue des élections locales du 29 juin.
Le procès a duré plus de quatre heures, durant lesquelles le siège du tribunal régional était quadrillé par les forces de l’ordre.
Les avocats des six prévenus, Mamadou Ndiéguène et Aïssata Tall Sall, ont demandé au tribunal de les acquitter purement et simplement.
Ils ont fait valoir qu’il ne valait pas la peine de traduire en justice leurs clients pour des "faits politiques" résultant de la rivalité de deux camps ennemis appartenant à un même parti politique, l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir).
Ils n’ont pas entièrement convaincu le tribunal, qui a prononcé deux ans de prison avec sursis pour cinq des six prévenus.