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Casamance : Salif Sadio prend date, ce lundi pour la libération des 7 otages soldats
Publié le lundi 14 fevrier 2022  |  Sud Quotidien
Salif
© Autre presse par DR
Salif Sadio, chef du front Nord du mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC, rébellion)
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Un vent de désescalade souffle sur la région méridionale du Sénégal. Quelques jours après avoir revendiqué la prise d’otage, Salif Sadio promet de libérer les 7 soldats sénégalais membres de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig). Ils seront remis au représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ce lundi, selon le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc).

Les sept (7) soldats pris en otage par le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), en fin janvier dernier, vont être libérés ce lundi. Ces militaires membres de la Mission ouest-africaine en Gambie (Ecomig – dont le Sénégal fournit l’essentiel de l’effectif qui est de plusieurs centaines de soldats dans ce pays voisin de la Casamance), seront remis, ce lundi en Gambie, au représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’organisation sous régionale qui a institué l’Ecomig, a indiqué à un correspondant de l’AFP un responsable du Mfdc sous couvert d’anonymat.

Les rebelles de Casamance, région du Sud du Sénégal, théâtre d’un conflit indépendantiste vieux d’environ quatre décennies, ont capturé les sept (7) soldats sénégalais au cours d’un affrontement, le lundi 24 janvier 2022. Et 24H après avoir déclaré la perte de deux (02) de ses éléments lors d’une patrouille en zone de frontière en Gambie, l’Armée nationale, à travers un communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des Armées (Dirpa), avait annoncé, le mardi 25 janvier 2022, la disparition de neuf (09) militaires sénégalais en Casamance. Relevant qu’il «seraient probablement tenus en otage par le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Les opérations se poursuivent pour les retrouver et sécuriser la zone».

Une semaine après, lors d’une cérémonie de levée de corps, le ministre des Forces Armées, Me Sidiki Kaba, a revu le bilan des décès à la hausse, parlant de quatre (4) militaires tués à l’issue de cet accrochage entre des éléments de l’Armée nationale et ceux du Mfdc, survenu en Gambie. Et la Dirpa d’y revenir en détail : «à ce jour, quatre (4) militaires au total sont décédés dont trois (3) lors des combats du 24 janvier et un (1) autre qui a succombé à ses blessures, le 27 janvier, à la suite de son évacuation à l’Hôpital Principal de Dakar», dans un nouveau communiqué. L’Armée qui a souligné que «dès lors, il n’y a plus de portés disparus», a précisé toutefois que, désormais, «sept (7) militaires confirmés comme détenus en otage par le Mfdc sont toujours vivants et bien portants».

COUPE ET TRAFIC DE BOIS, LES DESSOUS DE L’ACCROCHAGE

Les patrouilles de l’Armée nationale en zone de frontière (avec la Gambie) s’expliquent par une mission de sécurisation des forêts au Sud du pays, en proie à un large trafic de bois. Un braconnage qui est en train de décimer ce qu’il reste des réserves de ressources ligneuses des trois régions méridionales du Sénégal, frontalières à la Gambie et la Guinée-Bissau dont les ports sont utilisés pour convoyer la marchandise vers des pays asiatiques (Chine, Inde…). La preuve, rien qu’en Gambie, les Forces de défense ont révélé que «durant les cinq (5) derniers mois, 77 camions transportant illégalement du bois provenant du Sénégal ont été immobilisés par le 5e Détachement déployé au sein de la Force internationale en Gambie».

Suffisant pour que les soldats réaffirment, en outre, leur engagement pour la défense de l’intégrité du territoire national et de ses ressources. «Plus que jamais engagées dans leur mission sacré de protection du sanctuaire national, les Armées continueront à s’investir, sans relâche, pour retrouver les disparus et pour la préservation du potentiel forestier», a rassuré la grande muette.

De son côté, le chef rebelle du Mfdc, Salif Sadio, dans une vidéo d’une quinzaine de minutes diffusée par Eyeafrica TV, avait déclaré, la semaine dernière, que les soldats sénégalais, venus de Gambie, avaient traversé la frontière et attaqué ses bases en Casamance. Il a notifié que le Mfdc avait rendu à la Cedeao les dépouilles des soldats tués. Non sans exprimer son souhait de libérer les militaires sénégalais qu’il détenait en otage, mais à des conditions qu’il n’avait pas dévoilées et à la seconde où le gouvernement sénégalais aura accepté ces clauses qu’il entendait lui soumettre.

Après les ratissages dans la zone comprise entre Ziguinchor et Goudomp (un des départements de la région de Sédhiou), s’étant soldés par le démantèlement de plusieurs bases du Mfdc vers la frontière avec la Guinée-Bissau pour le retour des populations déplacées, cet affrontement est l’un des plus graves des dernières années dans la crise en Casamance. Un des vieux conflits armés de l’Afrique déclenché depuis que des indépendantistes ont pris le maquis, après la répression d’une marche en décembre 1982. Cet accrochage meurtrier est venu perturber une longue période/situation d’accalmie qui y règne depuis plusieurs années.
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