Moustapha Diakhaté, le président du groupe parlementaire de la majorité, est formel. Les députés ne peuvent pas accepter que l'Autorité de régulation des marchés publics (Armp) exerce un contrôle sur l'Assemblée nationale. Le chef des députés de Bennoo Bokk Yaakaar (Bby) qui s’exprimait à l’occasion d’un séminaire sur la Stratégie nationale de bonne gouvernance (Snbg) organisé hier à Saly (Mbour), a réitéré ainsi la posture constante de l’institution parlementaire à tout audit de ses opérations par une structure qui dépend de la Primature, pour des raisons de séparation des pouvoirs.
« Nous ne pouvons pas accepter que l'Armp exerce un contrôle sur le parlement » : voilà la conviction de Moustapha Diakhaté, le président du groupe parlementaire de la majorité qui s’exprimait à l’occasion d’un séminaire axé sur la Stratégie nationale de bonne gouvernance (Snbg) et ouvert depuis hier, mardi, à Saly (Mbour), à l’initiative du ministère de la Promotion de la Bonne gouvernance et des Relations avec les Institutions.
Réitérant la position de l’Assemblée nationale dans cette polémique sur le contrôle de ses procédures par l’Autorité de régulation des marchés publics dirigée par Saër Seck, le chef des députés de Bennoo Bokk Yaakaar a tenu à préciser que « l’Armp dépend de la Primature et nous sommes, quand même, dans le cadre de la séparation des pouvoirs. Nous ne pouvons pas accepter qu’une structure qui dépend du Premier ministre puisse contrôler l’Assemblée nationale ». Allant plus loin, Moustapha Diakhaté indiquera que « l’Assemblée nationale doit toutefois se doter des instruments qui lui permettent de suivre le code des marchés publics qui est une loi qui doit s’appliquer à tout le monde.
Nous devons donc, en notre sein, avoir des mécanismes de contrôle. D’ailleurs, à ce niveau, il existe déjà la commission de contrôle dont nous devons renforcer les capacités »
Dans la foulée, le président du groupe parlementaire de la majorité a fait savoir qu’au sortir de l’atelier, il sera mis en place un cadre de coopération entre le ministère de la Promotion de la bonne gouvernance et des Relations avec les Institutions et le groupe parlementaire Bby. L'objectif est, selon lui, de permettre aux députés d'être suffisamment outillés afin de pouvoir faire correctement leur travail et de contribuer à l’amélioration de la gouvernance au Sénégal.
Pour rappel, ce refus de l’hémicycle (comme du Conseil économique, social et environnemental) a toujours été au cœur des préoccupations de l’Agence de régulation des marchés public(Armp). Dans son rapport de 2011 publié le jeudi 29 août à Dakar, les autorités de cette structure de contrôle de la gestion des structures publiques et contractantes avaient vivement déploré l’attitude de l’Assemblée nationale.
Le directeur général de l’Armp Saër Niang avait même expliqué que l’Assemblée nationale a été officiellement interpellée mais qu’elle opposait toujours à sa structure les dispositions internes. Pour lui, «l’Administration de l’Assemblée nationale ne peut pas se soustraire des dispositions des marchés publics pour la bonne et simple raison que «toute structure qui reçoit les deniers publics doit être régi par le code des marchés publics».