Khalilou Fadiga est un témoin privilégié du football africain. Membre de la Confédération Africaine de Football (CAF), il contribue au rayonnement du football africain dans le monde. A l’aube d’une Coupe d’Afrique des Nations très attendue, pour laquelle le Sénégal fait partie des favoris, il dresse un bilan des remous qui ont émaillé la préparation de cette compétition qui démarre ce dimanche. Il s’est exprimé sur rtbf.
Une CAN, c’est le Graal pour un joueur africain »
Ces dernières semaines, plusieurs clubs européens ont tenté de retenir leurs joueurs africains, afin de les empêcher de représenter leur pays durant la CAN. Une situation qui énerve l’ancien joueur du FC Bruges. « C’est une insulte. Quand tu achètes un joueur, tu l’achètes avec sa nationalité, non ? S’ils achètent ces joueurs, c’est parce qu’ils leur trouvent des qualités. Il faut bien se rendre compte d’une chose : ces clubs ne disent jamais rien quand leurs joueurs européens partent en sélection. Si c’est une fierté absolue pour un joueur de représenter son pays, pourquoi ce le serait moins pour un Sénégalais ? Il faut absolument que ces clubs arrêtent de polémiquer et de nous prendre de haut. Au contraire : la CAN aura bien lieu, et il y en aura beaucoup d’autres à l’avenir. »
Fadiga est également très clair au sujet de la FIFA, dont le président Gianni Infantino a voulu postposer la CAN à une date ultérieure. « Que la FIFA s’occupe de la Coupe du monde, nous nous occupons de la CAN. Un point, un trait. »
Lui-même ancien Lion de la Teranga, avec qui il a disputé la finale de la CAN 2002 (perdue aux tirs au but face au Cameroun), il constate l’évolution positive du niveau du football africain. En tant que membre de la CAF, il est mandaté pendant le tournoi pour dresser des rapports sur les équipes, les entraîneurs et le niveau de jeu général. Cette année, l’organisation peut compter sur plusieurs grandes têtes d’affiche (Mahrez, Salah, Mané) pour rendre l’ensemble encore plus chatoyant. « On a pu se rendre compte des efforts qui ont été consentis par les équipes africaines, notamment au niveau des infrastructures. Auparavant, on entendait encore des équipes avoir des problèmes de règlement de primes… Désormais, les équipes sont carrées. Elles se sont professionnalisées. Elles se collent au référent que sont les équipes européennes. Au niveau du jeu, on voit qu’il y beaucoup de joueurs africains qui évoluent sur le continent européen et qui font partie des meilleurs joueurs du monde. »