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Sud Quotidien N° 6318 du 21/5/2014

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Paquet EF 2013-2025: Un démarrage timide
Publié le mercredi 21 mai 2014   |  Sud Quotidien


Serigne
© Autre presse par DR
Serigne Mbaye Thiam, Ministre de l`Education nationale


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Pour sa première année de mise en œuvre, le Programme d'Amélioration de la Qualité, de l'Equité et de la Transparence (Paquet) sur l'Education et la Formation (Ef) a connu un démarrage timide avec un lot de facteurs ne favorisant pas la mise sur les rails de l'excellence du système. Le rapport de synthèse des revues régionales a en effet relevé de nombreux manquements liés notamment à la qualité de l'enseignement qui laisse toujours à désirer, au non-respect du quantum horaire, à la baisse des taux de réussite des examens qui est en deçà des objectifs fixés, au faible Taux brut de préscolarisation, etc… La présentation du rapport s'est tenue hier, mardi 20 mai 2014, à la revue annuelle du paquet sur le thème : validation du bilan 2013 et la programmation 2014.

La direction de la Planification et de la Réforme du ministère de l’Education nationale (Dpre) a organisé hier, mardi 20 mai 2014, la revue annuelle du secteur de l’Education et de la Formation sous le thème : validation du bilan 2013 et la programmation 2014. Il ressort de la présentation du rapport que le démarrage du Programme d’Amélioration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence (Paquet) devant couvrir la période 2013-2025, est très timide. Les problèmes liés au pilotage, à la qualité, la maîtrise du quantum horaire, la tendance baissière des résultats des examens qui sont en deçà des objectifs fixés, le faible Taux brut de préscolarisation…sont, entre autres, les manquements soulevés par le rapport de synthèse des revues régionales.

Lancé l’année dernière (2013) dans l’objectif d’approfondir et de consolider les acquis positifs de la Décennie passée et à corriger, à partir de stratégies plus appropriées, l’ensemble des dysfonctionnements constatés dans le système, le Paquet dans sa première année d’application fait ressortir les problèmes récurrents du système éducatif lequel est toujours confronté à des difficultés pour se mettre sur les rails de l’excellence. Des efforts restent encore à faire par les autorités académiques pour améliorer la qualité des enseignements. Les défis sont énormes pour l’année 2014 dans la mesure où des contreperformances sont relevées au niveau des seuils de maîtrise en lecture et en calcul par les élèves. Comme en attestent les résultats du programme « Jangaandoo » piloté par le Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes) de l’Institut fondamental d’Afrique (Ifan). Au terme d’une évaluation des apprentissages menée en 2013 au Sénégal sur 15 000 enfants, seul 20% ont réussi le test de la qualité des apprentissages à partir du niveau médian. Les épreuves ont porté sur la lecture courante et de compréhension de texte, des mathématiques, la culturelle générale. Un des facteurs qui peut entraver les Objectifs du Millénaire pour le Développement (Omd) qui reflètent les besoins de la qualité, d’accès et de l’équité d’une éducation pour tous.

Autre paramètre qui pose toujours problème c’est la maîtrise du démarrage tardif des cours à la rentrée, l’absence cyclique et durable pour raison de salaire des personnels, de l’anticipation et la prolongation des fêtes. Le quantum horaire est loin d’être respecté à la considération de ces facteurs. Le rapport indique que le record réalisé se situe à « 792h, soit 88%, performances en deçà des 900h souhaitées. Cette tendance baissière qui est continue de 2011 à 2013 est notée à Louga (765), Diourbel (766) et kolda (774) ».

Ces paramètres de contre performances ont conduit à la baisse des résultats des examens du Certificat d’Etude Elémentaire (Cfee), du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) et au Baccalauréat. Le taux de réussite du Cfee a connu une baisse importante au niveau national avec seulement 33,9% d’admis lors de la première évaluation certificative de la Réforme basée sur l’Approche par les compétences (Apc). C’est le cas pour le Bfem et le Bac qui ont enregistré respectivement 41,2% et 38,5% de taux de réussite.

Baisse du niveau des élèves : A qui la faute ?

Si tout le monde s’accorde à dire que le niveau des élèves, sur des bases scientifiques, a baissé de manière drastique, il n’en demeure pas moins que les responsabilités restent à être situées. A qui la faute ? Le constat est toutefois unanime. Les grèves répétitives engagées par les syndicats d’enseignants, souvent très déterminés à exiger la signature des protocoles d’accord avec le gouvernement, sont l’une des causes. Ces bras de fer entrainent la réduction notoire du quantum horaire exigé pour boucler une année académique. Malgré la signature dudit protocole d’accord au terme d’âpres et longues négociations et quelques moments de répit voir de pacification, les problèmes demeurent, notamment les classes pléthoriques, l’insuffisance de matériel didactique et équipements scolaires. Le faible taux de scolarisation dans les régions de Kaffrine, Diourbel, Louga, Matam et Tambacounda.

La formation des enseignants 

Certains acteurs ont estimé que ces mauvais résultats enregistrés dans l’ensemble du territoire national sont liés au déficit de formation et d’encadrement du personnel enseignant. Selon la Cosydep (Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique), a souligné que 33,4 % d’entre eux ne disposent pas de diplômes. C’est certainement ce qui fera dire au ministre de l’Education nationale que nombreux sont les enseignants qui trainent des lacunes en français. Serigne Mbaye Thiam est parti d’une enquête pour soutenir que « seuls 9% des enseignants peuvent enseigner le français, 39% peuvent enseigner en langue française. Le reste a un niveau qui mérite d’être renforcé. On en a à peu près 7% qui sont des utilisateurs novices du français ». La réplique des syndicats d’enseignants ne s’est pas fait entendre. Ils estiment que ce problème résulte de l’ancien régime socialiste dont l’actuel ministre était le porte-parole qui avait donné l’ordre d’injecter des enseignants sans formation.

En attendant la prise en charge de ces paramètres, plus de 11 000 enseignants sont en attente toujours de passer les examens pratiques pour obtenir le Certificat d’aptitude professionnel (Cap) et le Certificat élémentaire d’aptitude pédagogique (Ceap). La cause : le Syndicat des inspecteurs et inspectrices de l’Education nationale (Siens) ont décidé de boycotter ces examens pratiques pour exiger une indemnité de responsabilité particulière à la place d’une indemnité de contrôle et d’encadrement pédagogique, une augmentation de l’indemnité de logement et la révision des textes portant réorganisation des IA (Inspections d’Académie et IEF (inspections d’éducation et de la formation).

Dans les recommandations, le rapport de synthèse des revues régionales invite les autorités à considérer la ressource humaine (l’enseignant) comme le premier facteur de qualité, si l’on sait que la palme du budget annuel du ministère de l’Education revient aux charges du personnel avec un pactole de 310 milliards FCfa sur un total de 366 milliards.

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