Jose Mario Vaz donné vainqueur de l'élection présidentielle bissau-guinéenne avec 61,90% des voix devra coûte que coûte asseoir son autorité sur les apparatchiks du Parti africain pour l’indépendance de Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) et répondre de façon durable aux actions urgentes telles que la réforme de l’Etat et des institutions.
Jomav, comme le surnomment affectueusement ses militants, est issu de la minorité ethnique manjaque du pays.
Agé de 57 ans, le crâne chauve, il arbore fièrement le drapeau national dans les photos de campagne pour montrer son patriotisme.
Marié et père de trois enfants, le président élu parle le créole (langue nationale), le portugais et le français.
L’ancien maire de la capitale, originaire de Calequisse, une localité située dans le nord du pays, devra d’abord faire régner le consensus au sein du PAIGC.
En effet, c’est seulement au second tour des primaires que Jose Mario Vaz a été choisi pour porter les couleurs de l’ancien parti au pouvoir. Au total 10 candidats étaient en lice pour porter les couleurs du PAIGC.
Parmi eux, il y avait le ministre de la Pêche du gouvernement de transition, Mario Lopes Rosa, les anciens premiers ministres Carlos Gomes Junior et Aristides Gomes et le diplomate Mario Cabral.
Pour ce faire, Jose Mario Vaz avait promis de combattre les intrigues, les querelles inutiles et la rancune’’, au sein du PAIGC, le parti fondé par Amilcar Cabral, le héros des indépendances de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert.
‘’Le Cap-Vert est en train de progresser dans tous les domaines contrairement à la Guinée-Bissau minée par l'instabilité’, avait déploré lors de la clôture de son meeting de clôture à la place des héros en face du palais présidentiel.
‘’Nous devons nous embrasser pour faire avancer ce grand pays, le pays d'Amilcar Cabral. Ce pays pour lequel beaucoup de nos camarades ont donné leur vie. Cela fait quarante ans que nous n'avons pas été en mesure de donner une bonne direction à ce pays », a-t-il fustigé.
D’après Jose Mario Vaz, ‘’la Guinée-Bissau a besoin d’un homme consensuel, un homme de paix’’ pour sortir de la situation dans laquelle elle est plongée depuis plusieurs années.
Le candidat du PAIGC avait promis de créer les conditions pour que les militaires restent dans les casernes. ‘’A partir du 19 mai prochain, plus personne n’aura peur des militaires'', a-t-il assuré.
L’armée bissau-guinéenne est accusée d’être à l’origine de l’instabilité politique notée dans ce pays depuis son accession à l’indépendance en 1974.
Jose Mario Vaz a en effet eu à occuper les fonctions de ministre des Finances de 2009 à 2012 dans le gouvernement de Carlos Junior renversé par l’armée en avril.
Cet économiste qui a fait fortune dans la vente de matériaux de construction a eu aussi à diriger l’unique Chambre de commerce de la Guinée-Bissau.
Les Bissau-guinéens fondent d’ailleurs un grand espoir sur lui pour la résolution du problème récurrent des arriérés de salaires.
Ses compatriotes espèrent que le nouveau président va régler le problème de l’électricité et de l’approvisionnement en eau qui sont de véritables goulots d’étranglement pour l’émergence du pays.
Parmi les autres actions urgentes que le nouveau président élu devra résoudre, figurent les réformes de l’Etat et des institutions pour le retour aux normes constitutionnelles et démocratiques.
Le dernier coup d’Etat du 12 avril 2012, intervenu entre le premier et les deuxième tours de l’élection présidentielle, avait interrompu le processus électoral.
Le retour des militaires dans la vie politique avait contribué à fragiliser davantage les institutions étatiques déjà mises à mal par une instabilité chronique qui remonte aux premières années de l’indépendance de la Guinée-Bissau.