Invitée de ‘’Point de vue’’, Mme Aminata Touré, par ailleurs ancien Premier ministre, a accepté d’évoquer les questions de l’heure. Le pétrole, le gaz, le Train express régional (TER), la justice, entre autres sujets, ont été largement abordés, hier, par l’ancien Premier ministre. “On parle de pétrole, depuis très longtemps, mais c’est en 2014 que la chance nous a souri”, a déclaré Aminata Touré.
Elle s’est aussi attardée sur les bienfaits de ces ressources. “Les gisements dont les premiers barils seront commercialisables en 2023, pourront fournir de l’électricité de qualité et à moindre coût pour les populations. Sans oublier que notre secteur industriel et le domaine de l’agriculture seront aussi boostés”.
Ainsi, selon l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), il s’agit d’une bénédiction qui va faire du Sénégal le cinquième pays producteur de gaz, notamment.
A ceux qui pensent que ces découvertes vont nous exempter de tous travaux, Aminata a prévenu : “Cela ne va pas nous empêcher de travailler. Le pétrole et le gaz doivent être perçus, certes, comme des éléments importants pour notre émergence, mais cela ne doit pas être une excuse pour dormir sur nos lauriers.”
Abordant la question de l’impact environnemental qui n’est pas à négliger, elle considère qu’il sera moindre sur le secteur de la pêche, par exemple. Toutefois, il est de plus en plus question de supprimer les investissements pour ces énergies fossiles. Elle prévient : “Le continent africain a besoin de ces ressources naturelles, comme le pétrole ou le gaz, pour atteindre un certain niveau d’émergence. Sans pour autant minimiser la pollution qu’engendrent ces hydrocarbures, il faut oser dire que les plus grands pollueurs, nous les connaissons. Cela serait injuste de nous faire payer les pots que nous n’avons jamais cassés.”
Donnant l’exemple du Qatar et des Emirats arabes unis, elle a aussi prôné une émancipation progressive vis-à-vis de toute cette manne pétrolière et gazière, rapporte le journal Enquête.
Enfin, pour clore cette rubrique, elle soutient que “c’est une question d’intérêt national. C’est la raison pour laquelle toutes les couches de la population doivent se sentir concernées”.
L’autre point important soulevé a concerné la Société africaine de raffinage (Sar) en proie à d’énormes difficultés, que le membre de l’APR n’a pas niées. L’ancien PM, dans son argumentaire, a également résumé le projet de loi relatif aux ressources pétrolières et gazières. Les quatre suivants sont à retenir : interdiction de cession anticipée des ressources ; budgétisation intégrale des recettes ; fonds intergénérationnel et un fonds de stabilisation.
Qui dit pétrole, dit souci de transparence. Pour prendre les devants, des rapports de performance trimestriels et annuels seront exigés, par exemple, selon Aminata Touré.