Le réseau international d’Enda Tiers Monde invite les pays du sud à promouvoir ‘’l’agriculture paysanne’’ et à freiner l’accaparement des terres pour accéder à la souveraineté alimentaire.
''Les pays du sud doivent donner un avenir à l'agriculture paysanne et familiale qui regroupe la majorité des agriculteurs. Nous estimons que ces derniers sont mieux placés pour répondre à leurs besoins alimentaires et ceux des populations, assurer la sécurité et la souveraineté alimentaires de leur pays'', explique Enda.
Dans une réflexion adressée à la presse à l'occasion de la conférence ministérielle des pays les moins avancés (PMA) tenue du 30 novembre au 1er décembre à Lima (Pérou), l'ONG Enda Tiers Monde souligne que l'agriculture paysanne et familiale permet de fournir des emplois aux populations rurales et de maintenir un tissu économique en zones rurales, clé d'un développement territorial équilibré .
‘'Ce type d'agriculture permet aussi de produire en respectant l'environnement et en entretenant les ressources naturelles pour les générations futures. Or, ces dernières années, nos pays sont confrontés à différentes stratégies d'accaparement des terres fertiles de la part des pays industrialisés, multinationales, personnalités politiques et hommes d'affaires, aussi bien nationaux qu'étrangers, qui risquent de mettre en péril l'avenir des sociétés paysannes'', poursuit le document.
Il explique que les sociétés ‘'accapareuses'' des terres des pays du sud sont pour la plupart, domiciliées dans les pays du Golfe, en Chine, en Egypte, en Inde, au Japon, en Lybie, en Malaisie, en Corée du Sud.
‘'Les achats de terres concernent des millions d'hectares. Ces accaparements massifs de terres (que ce soit pour des raisons alimentaires, énergétiques, minières, environnementales, touristiques, spéculatives, géopolitiques) portent atteinte aux droits humains en privant les communautés locales, indigènes, paysannes, pastorales, forestières et de pêcherie artisanale de leurs moyens de production. Ils restreignent leur accès aux ressources naturelles ou les privent de la liberté de produire comme ils le souhaitent'', déplore Enda.