Le Premier ministre Aminata Touré a appelé, mardi à Dakar, les pouvoirs publics africains à s'atteler à l'instauration d'une culture de l'évaluation de leurs systèmes éducatifs, pour en faire "un outil déterminant" d'amélioration des politiques mises en œuvre dans ce secteur.
''En dépit des efforts consentis dans le domaine de la métrique des apprentissages, de nombreux défis restent à relever dans nos différents pays pour instaurer une culture de l'évaluation à tous les niveaux, et faire de l'évaluation un outil déterminant dans l'amélioration des politiques éducatives et des apprentissages des élèves", a-t-elle dit.
Aminata Touré présidait un atelier sous-régional sur la place et le rôle de l'évaluation dans le pilotage et la réforme des systèmes éducatifs, organisé par la Conférence des ministres de l'éducation des Etats et gouvernements ayant le français en partage (CONFEMEN). Il était consacré au thème "La place et le rôle de l'évaluation dans le pilotage et la réforme des systèmes éducatifs".
"Nos Etats sont confrontés entres autres à la modernisation des systèmes d'évaluation, le renforcement des personnels éducatifs mais également le partage des résultats et l'implication des communautés, des collectivités et la société civile", a relevé Aminata Touré.
A cet effet, a poursuivi le Premier ministre, le Sénégal s'est engagé à implanter des dispositifs d'évaluation pour renforcer les capacités locales de pilotages.
"Conformément aux orientations du nouveau Programme d'amélioration de la qualité, de l'équité et de la transparence (PAQUET-EF) 2013-2025, des dispositifs déconcentrés d'évaluation sont implémentés pour renforcer les capacités locales de pilotage de la qualité des enseignements et des apprentissages au niveau des inspections d'académie'', a-t-elle souligné.
''Depuis une quinzaine d'années, a rappelé le Premier ministre, notre pays a mis en place le Système national d'évaluation des rendements scolaires (SNERS), qui organise tous les deux ans une opération lourde pour mesurer les seuils de maîtrise en français et en mathématiques des apprenants du niveau du CP et du CE2, correspondant respectivement à la deuxième et à la quatrième année du primaire''.
La question de l'évaluation des acquis scolaires est un enjeu mondial et représente "un outil fondamental, incontournable pour assurer l'amélioration de la qualité de l'éducation partout et pour tous'', a indiqué le secrétaire général de la CONFEMEN, Ki Boureima Jacques.
"Il nous revient pendant cet atelier de dégager des solutions et des recommandations pour une meilleure exploitation des résultats des évaluations dans l'élaboration et la mise en œuvre des politiques éducatives", a-t-il dit, s'adressant aux ministres de l'éducation prenant part à cette rencontre.
La CONFEMEN regroupe douze pays d'Afrique subsaharienne francophone qui se sont dotés d'un Programme d'analyse des systèmes éducatifs (PASEC).