La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Diourbel (centre) a condamné mardi le guérisseur Samba Faye à deux ans d’emprisonnement ferme pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Le juge de la chambre a rejeté les faits de meurtre, a retenu le délit de coups et blessures et a ordonné la confiscation de l’arme saisie.
Le ministère public a requis une peine de réclusion criminelle de quinze ans à l’encontre de l’accusé en tenant compte des circonstances dans lesquelles les faits ont eu lieu.
Légitime défense
Le parquetier estime qu’il y a eu légitime défense dans cette affaire. Mais ‘’en se défendant, il faut rechercher la proportionnalité’’, a-t-il dit.
Les éléments du commissariat urbain de Mbacké ont reçu, le 4 juin 2020, un appel téléphonique les informant d’un meurtre survenu vers 16 heures au quartier Mbacké Khéwar, à la suite d’une bagarre entre deux individus en état d’ivresse.
Arrivés sur le lieu de la rixe, les limiers interpellent Samba Faye et saisissent un couteau dont il se serait servi lors de la bagarre.
Nécrologie
La victime, Khadim Ndiaye, a rendu l’âme avant l’arrivée des sapeurs-pompiers. A l’enquête préliminaire comme à l’instruction, Samba Faye a reconnu être l’auteur du coup de couteau qui a entrainé sa mort.
Devant la chambre criminelle, il a donné la même version. Il affirme que Khadim Ndiaye, ivre, s’est jeté sur lui en lui réclamant l’argent dont il était en possession, à la sortie d’un bar.
Surpris par l’attitude de son protagoniste, il a tout de même pensé à une plaisanterie avant de se raviser lorsqu’il a reçu un violent coup de poing qui le projette à terre, selon ses dires. Khadim Ndiaye a ensuite tenté de lui arracher l’argent qu’il avait.
Lorsque Samba Faye s’est relevé, sous l’emprise de colère, il sort de son sac un couteau, avec lequel il lui assène un coup.
Les héritiers de la victime ne se sont pas présentés devant le tribunal. Ils ont préféré s’en remettre à la volonté divine et n’ont jamais réclamé réparation du préjudice subi, selon le juge.