Économie“Les perspectives du Sénégal à moyen terme sont favorables, mais les incertitudes restent élevées et les risques baissiers dominent“ Communiqué du FMI
Les services du FMI achèvent une mission au Sénégal pour les consultations de 2021 au titre de l’article IV, ainsi que les revues au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique, de la Facilité de crédit de confirmation et de l’Accord de confirmationle 1 décembre 2021
Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
L’équipe du FMI est parvenue à un accord avec les autorités sénégalaises sur les mesures économiques et financières qui pourraient permettre l’approbation de la quatrième revue au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE) et de la première revue au titre de la Facilité de crédit de confirmation (FCC) et de l’Accord de confirmation (AC).
Une réduction graduelle des déficits budgétaires vers un niveau de 3 % du PIB à l’horizon 2024, axée sur une meilleure mobilisation des recettes, permettra de préserver l’espace nécessaire aux dépenses prioritaires et aux investissements tout en maintenant la dette publique sur une trajectoire baissière.
Le maintien de la stabilité macroéconomique, l’amélioration de la fourniture des services publics, la réduction progressive des subventions au secteur de l’énergie, l’intensification des investissements dans l’éducation et la protection sociale, ainsi que l’accélération des réformes visant à surmonter les principaux obstacles au développement du secteur privé favoriseront une croissance forte, inclusive et créatrice d’emplois.
Washington DC : Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Corinne Deléchat, a effectué une mission en mode hybride du 22 octobre au 20 novembre 2021 afin de mener les consultations de 2021 au titre de l’article IV, la quatrième revue de l’accord au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE) et la première revue des mécanismes de financement sur 18 mois au titre de la Facilité de crédit de confirmation (FCC) et de l’Accord de confirmation (AC).
À l’issue de cette mission, Mme Deléchat a fait la déclaration suivante :
« L’équipe du FMI est parvenue à un accord avec les autorités sénégalaises sur les mesures économiques et financières qui pourraient permettre l’approbation de la quatrième revue de l’accord au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (ICPE) et de la première revue des mécanismes de financement sur 18 mois au titre de la Facilité de crédit de confirmation (FCC) et de l’Accord de confirmation (AC). L’examen par le Conseil d’administration du FMI devrait avoir lieu en janvier 2022. À l’issue de cet examen par le conseil d’administration, le Sénégal aurait accès à 129,4 millions de DTS (équivalent d’environ 180 millions de dollars), portant le total de l’appui financier apporté par le FMI dans le cadre des accords au titre de la facilité de crédit de confirmation (FCC) et de l’accord de confirmation (AC) à 258,8 millions de DTS (environ 360 millions de dollars).
« Grâce à une solide production dans les secteurs de l’industrie et des services et aux mesures de soutien à l’économie, le Sénégal a connu un rebond de l’activité économique plus prononcé que prévu jusqu’à la fin du mois de septembre 2021, alors même que le pays faisait face à une troisième vague de la pandémie au troisième trimestre. La croissance du PIB pour 2021 est revue à la hausse, de 3 ½ à 5 %. L’inflation moyenne devrait être de 2 ½ %, en raison essentiellement d’une hausse des prix des denrées alimentaires. L’exécution du budget à fin septembre a été globalement conforme à la loi de finances rectificative de 2021. Les autorités ont adopté une seconde loi de finances rectificative pour intégrer notamment les dépenses adossées à l’allocation de droits de tirages spéciaux (DTS) et tenir compte des besoins accrus en subventions au secteur de l’énergie. S’agissant des allocations de DTS, les autorités ont décidé de consacrer les deux tiers sur l’année 2021 pour apurer les obligations impayées, renforcer le secteur de la santé, assurer la production nationale de vaccins et verser des transferts monétaires supplémentaires aux ménages vulnérables. Ces dépenses prioritaires exceptionnelles porteront le déficit budgétaire de 2021 à 6,3 % du PIB.
« Les résultats obtenus dans le cadre du programme restent satisfaisants. Tous les critères de réalisation et objectifs indicatifs à fin juin 2021 ont été respectés, sauf celui portant sur la proportion de marchés publics passés en entente directe qui a dépassé le plafond du programme. Sur le plan structurel, six repères sur huit ont été satisfaits. Les autorités ont également continué de tenir leurs engagements en matière de reddition des comptes et de transparence dans l’exécution des dépenses de lutte contre la pandémie de COVID-19. Le rapport du Comité de suivi du fonds « Force COVID‑19 » est désormais disponible en ligne. Le rapport de l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) sur les procédures de passation des marchés pour les dépenses de lutte contre la COVID‑19 sera publié d’ici à mi-décembre. Le rapport spécial de la Cour des comptes est en cours d’élaboration et devrait être publié à fin mars 2022.
« Les perspectives du Sénégal à moyen terme sont favorables, mais les incertitudes restent élevées et les risques baissiers dominent. La croissance du PIB devrait s’accélérer pour s’établir à 5 ½ % en 2022, puis atteindre un pic de 10 % en 2023–24 avec le démarrage de la production pétrolière et gazière, avant de se stabiliser autour de 6 % à moyen terme. Le projet de loi de finances 2022 est axé sur l’accroissement des dépenses sociales prioritaires et vise un déficit de 4,8 % du PIB. Dans le but de contenir les vulnérabilités liées à l’augmentation de la dette publique, l’équipe du FMI souligne qu’il importe d’accroître les recettes intérieures en renforçant la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, de réduire progressivement les subventions aux produits pétroliers et à l’électricité et de renforcer l’efficience des dépenses publiques afin de ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB d’ici à 2024, conformément au critère fixé par l’UEMOA. Les autorités entendent adopter le cadre institutionnel et juridique de gestion des recettes pétrolières et gazières avant la fin de l’année 2021.
« L’équipe du FMI salue les efforts soutenus des autorités pour renforcer la sécurité sociale, notamment en institutionnalisant le dispositif de protection sociale et en élargissant la base des bénéficiaires. Elle encourage les autorités, dans le cadre des transferts monétaires du Programme national de Bourse de sécurité familiale, à adopter les paiements mobiles, plus fiables et plus rapides. Les autorités entendent également favoriser le développement du secteur privé, notamment en améliorant l’accès à l’électricité de qualité à moindre coût, tout en promouvant une énergie plus verte, en facilitant l’accès au crédit et au foncier, en renforçant la fourniture des services publics grâce à la digitalisation et en améliorant l’employabilité de la population entrant sur le marché du travail. Les autorités comptent mettre en œuvre des politiques sectorielles ciblées pour favoriser l’industrialisation et la création d’emplois à travers la production de denrées alimentaires de base et de produits pharmaceutiques. Il sera important que ce type de soutien soit bien ciblé, transparent quant à ses objectifs et son périmètre d’action, et fasse l’objet d’une évaluation régulière en termes de coûts et d’avantages pour remédier aux éventuelles difficultés opérationnelles. Enfin, les autorités s’engagent à aligner le cadre de Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) avec les normes internationales.
« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités de leur étroite coopération et des franches discussions. L’équipe du FMI a rencontré son Excellence le Président Macky Sall ; le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo ; le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott ; le gouverneur de la BCEAO, Tiémoko Meyliet Kone ; le premier président de la Cour des comptes, Mamadou Faye ; le directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics, Saër Niang ; ainsi que de hauts cadres de l’administration et de la BCEAO. Les services du FMI ont également eu de fructueux échanges avec les représentants des partenaires techniques et financiers, du secteur privé, ainsi que de la société civile. »
Département de la communication du FMI
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